
UFC-Que Choisir remet en question la qualité des DPE

UFC-Que Choisir pointe du doigt la qualité des diagnostics de performance énergétique (DPE) et appelle le gouvernement à agir. L’association a réalisé 34 diagnostics dans sept maisons localisées dans différentes régions de l’hexagone, dans le cadre d’une enquête sur la qualité des DPE. Le résultat est sans appel : parmi les sept maisons qui ont fait l’objet de quatre à cinq diagnostics, six d’entre elles ne se sont pas vues reconnaître la même classe énergétique.
«Avec l’interdiction de vendre ou louer des biens immobiliers énergivores qui interviendra, progressivement, à partir de l’année prochaine pour les plus énergivores, les conséquences d’un classement erroné s’avéreront encore plus préjudiciables», indique UFC-Que Choisir dans un communiqué. Le risque pour les propriétaires d’obtenir une valorisation erronée de leur bien se profile tandis que l’association souligne également les conséquences sur l’estimation de consommation d’énergie. Un point non négligeable dans le contexte inflationniste actuel.
Défaut de certification des diagnostiqueurs ?
Pour cette enquête, l’UCF-Que Choisir s’est attelé à contacter uniquement des professionnels recensés et certifiés sur un site gouvernemental. Ayant eu recours à des réseaux de professionnels mais également des indépendants, l’association met alors en garde sur la certification dont jouissent ces diagnostiqueurs. «Notre nouvelle enquête révèle que la certification n’est en rien un gage de qualité, ce qui démontre un défaut du cadre de certification», peut-on lire dans le communiqué.
Des rapports discordants
Autre point de divergence, les travaux à mener afin d’améliorer l’efficacité énergétique des logements ou de limiter les émissions de gaz à effets de serre. Pour rappel, la réglementation impose aux diagnostiqueurs de faire des recommandations de travaux sur le rapport DPE. Les résultats de l’enquête mettent de nouveau en avant des désaccords entre professionnels, notamment concernant l'estimation des coûts des travaux à effectuer. Pour une seule et même maison, ils peuvent varier de 3.000 euros à 30.000 euros entre diagnostiqueurs. Même son de cloche lorsqu'il s'agit de déterminer la source de déperdition de chaleur : «Pour un même bien, le DPE d’un diagnostiqueur indique que les murs pèsent pour 49 % dans la déperdition de chaleur du logement, quand celui de l’un de ses concurrents indique qu’ils ne pèsent que pour 19 %», constate UFC-Que Choisir.
De ce fait, l’UFC-Que Choisir demande gouvernement de revoir le processus de certification des professionnels du diagnostic, et que l’opposabilité du DPE soit étendue aux recommandations en matière de travaux à mener.