L’Aspim et l’IEIF (1) publient ce matin les résultats exhaustifs et tant attendus des SCPI et OPCI. A eux deux, ces placements ont collecté 8 milliards d’euros nets en 2020. Des résultats encourageants qui traduisent les efforts des sociétés de gestion, qui ont « su se mobiliser pour accompagner les entreprises locataires les plus en difficulté », vante Jean-Marc Coly, président de l’Aspim, dans un communiqué commun avec l’IEIF.

SCPI : plus de 6 milliards d’euros de collecte et un TDVM à 4,18 %

Les SCPI ont collecté 6,03 milliards d’euros en 2020, un volume en repli de 29,5 % par rapport à 2019, mais qui constitue pourtant la troisième plus forte collecte de leur histoire. Le bureau est à nouveau la classe d'actifs qui attire le plus les capitaux des investisseurs. 

Source : ASPIM & IEIF

Au 31 décembre 2020, la capitalisation des SCPI atteignait 71,4 milliards d’euros, en hausse de 9 % sur un an. Leur rendement, lui, est en légère baisse : 4,18 % de TDVM (taux de distribution sur valeur de marché) contre 4,4 % en 2019. La casse est limitée car les sociétés de gestion ont réussi à contenir les impayés de loyer et ont puisé dans leur report à nouveau. « Les gérants rompus à l’exercice de la communication du dividende savent pertinemment qu’un dividende trop faible peut faire peur et qu’a contrario, un dividende trop élevé peut apporter un afflux de collecte trop important à gérer, explique Paul Bourdois, fondateur de la plateforme de distribution France SCPI. Il est possible que certains gérants aient pioché dans leurs réserves pour camoufler de mauvais résultats. Cela pourrait être confirmé ou infirmé lors de l’émission du rapport annuel en juin prochain ». Du côté de France SCPI, on souffle également que certaines sociétés de gestion ont volontairement limité la distribution de dividendes au cours des 2^ème et 3^ème trimestres par précaution avant de « rééquilibrer le rendement en versant un acompte exceptionnel » en fin d’année.

"Il est possible que certains gérants aient pioché dans leurs réserves pour camoufler de mauvais résultats. Cela pourrait être confirmé ou infirmé lors de l’émission du rapport annuel en juin prochain"

Paul Bourdois, France SCPI

Les SCPI ont réalisé pour 8,4 milliards d’euros d’acquisitions (contre 9,2 milliards d’euros l’année précédente). Leurs investissements ont été dirigés principalement vers les bureaux (65 %), les locaux commerciaux (15 %), la santé et résidences de service pour seniors (8 %), la logistique et locaux d’activité (5 %) et enfin l’hôtellerie (4 %). Les autres catégories (dont le résidentiel, les crèches/écoles, les locaux mixtes) complètent les investissements à hauteur de 3 %. « D’un point de vue géographique, les investissements ont d’abord ciblé l’étranger (40 %, dont 14 % en Allemagne, 7 % aux Pays-Bas et 6 % au Royaume-Uni), puis l’Ile-de-France (38 %, avec 11 % à Paris) et enfin les régions (22 %) », détaillent l’Aspim et l’IEIF dans leur communiqué.

Source : ASPIM & IEIF

OPCI : 1,95 milliards d’euros de collecte

Les OPCI confirment leur statut de parent pauvre de la pierre papier ! Seulement 1,95 milliards d’euros collectés en 2020, soit – 29,7 % par rapport à l’année précédente. Pire : leur performance annuelle dividendes réinvestis tombe dans le rouge à -1,54 %.

La valorisation des parts recule de 2,87 % sur un an. Les versements de dividendes ont toutefois apporté un rendement courant de 1,33 %. « Les promesses du premier trimestre semblent ne pas avoir résisté à la baisse de performance provoquée par la chute boursière des foncières cotées (représentant 8 % de l’actif net des OPCI au 31 décembre 2019) », expliquent l’Aspim et l’IEIF dans leur communiqué.

Point positif : leur capitalisation progresse de 7,5 % sur un an pour s’établir à 20 milliards d’euros (au 31 décembre 2020).

(1) ASPIM : Association française des Sociétés de Placement Immobilier ; IEIEF : Institut de l'Epargne Immobilière et Foncière