
Raizers s’attaque à l’Espagne

Après la France, la Belgique, la Suisse, le Luxembourg, le Portugal et l’Italie, Raizers met le cap sur l’Espagne. La plateforme de crowdfunding immobilier a proposé une première opération à ses investisseurs. Il s’agissait d’un complexe de 17 villas à proximité de Murcie, ville située dans le sud-est du pays. L’opérateur a emprunté 1,2 millions d’euros auprès des clients de Raizers, contre un taux d’intérêt de 11% annuel.
Déjà présente dans plusieurs pays européens, la plateforme veut avoir un coup d’avance «en s’appropriant progressivement l’expansion géographique du marché du crowdfunding immobilier», écrit-elle dans un communiqué. Pour son patron Grégoire Linder, il s’agit aussi, sur le long terme, de «pouvoir proposer des opportunités d’investissement dans plusieurs pays d'Europe afin de permettre à nos clients de diversifier leur risque au maximum». D'autres opérations en Espagne ont déjà été repérées par les équipes de Raizers. Pour l'instant, ses dirigeants ne prévoient pas d'installer des équipes sur place, mais de recourir à des apporteurs d'affaire locaux et des analystes spécialistes du marché espagnol à Paris.
Financer des opérations à l’étranger est aussi un moyen de s’affranchir des problématiques du marché immobilier locales. «Les opérateurs français connaissent des difficultés au niveau des permis de construire et de la commercialisation de leurs programmes, explique Grégoire Linder. D’où l’intérêt de proposer des opérations différentes, comme celle en Espagne : les villas construites visent une clientèle étrangère nord européenne, qui peut acheter cash».
Après l’alerte de la BCE sur les fonds immobiliers non cotés grand public, plusieurs sons de cloche similaires commencent à se faire entendre du côté du crowdfunding. Selon l’agrégateur en ligne Hellocrowdfunding, 303 projets sont actuellement en retard de remboursement dont 165 de plus de 12 mois. Le site, qui récupère les informations sur les sites des plateformes, permet de saisir une tendance globale, mais n’a pas de visée d’exhaustivité. Difficile dès lors de chiffrer la moyenne de marché.
Pour se prémunir d'éventuels défauts, les plateformes serrent la vis et prennent davantage de garantie. «Lorsque nous sommes en unitranche, nous prenons quasi systématiquemlent une hypothèque de premier rang inscrite et nous avons également beaucoup plus recours qu’avant à la fiducie sureté», témoigne Grégoire Linder.