De la résidence secondaire à la semi-principale, et désormais…La principale.

Créée en août 2021, la proptech Prello a annoncé fin février une première opération de poids compte tenu de sa jeune histoire. Elle vient de s’offrir le chasseur immobilier Je rêve d’une maison pour accompagner ses clients dans leurs projets d’achat de résidence principale…En solo. La précision n’a rien d’un détail : jusque-là, la start up était spécialisée dans l’acquisition de résidences secondaires en co-propriété. Elle regroupe des investisseurs, qui ne connaissent ni d’Even ni d’Adam, au sein de SCI et s’occupe de tout le reste, de la conciergerie des lieux au planning tournant (en fonction des parts de chacun).

Mais un an après son lancement, voici qu’elle élargit déjà son domaine d’activité. «On s’est très vite rendu compte que certains clients avaient un projet plutôt orienté résidence semi principale et que le planning de présence risquait de ne pas leur convenir», confie son co-fondateur Ludovic de Jovancourt. Résultat : en 2022 Prello se lance dans l’acquisition de résidence secondaires / semi-principales en monopropriété.

De là naît un autre constat : si les acquéreurs savent ce qu’ils veulent pour leurs lieux de villégiature, il en va autrement pour leur logement principal. «L’immobilier est un marché complexe, technique, parfois même un peu opaque. Les acquéreurs ont besoin d’être accompagnés», appuie Ludovic de Jouvancourt. Pour répondre aux besoins de ses clients un peu perdus, la société a noué des partenariats avec des chasseurs et notamment Je rêve d’une maison. L’année dernière, elle en a ainsi accompagné une centaine, suffisant conforter ses dirigeants dans «l’idée qu’il fallait intégrer cette offre à Prello», souligne son jeune patron.

Créée en 2014, Je rêve d’une maison emploie 16 personnes en CDI, recourt à une vingtaine d’indépendants et opère à Paris, Bordeaux et Lyon. Tout ce petit monde rejoint donc les équipes de Prello (35 personnes et environ 25 freelances chasseurs ou regional managers). Les deux entités conserveront leur identité et certains métiers supports seront mutualisés. «Les chasseurs pourront également servir les deux entreprises», ajoute le dirigeant du désormais «groupe Prello». Je rêve d’une maison devrait également se développer dans deux nouvelles villes cette année.

Le «one stop shop» de la pierre

Si Prello a pu financer cette acquisition, c’est qu’elle a les poches bien pleines. En deux tours de table (le premier en 2021 auprès d’Axeleo, le second en février 2022 auprès du même fonds et Otium Capital), elle a récolté quelques 15 millions d’euros.

En rachetant Je rêve d’une maison, Prello entend entrer dans la cour des grands et devenir un «one stop shop» de l’immobilier, capable de couvrir l’ensemble des besoins de ses clients. De quoi se poser la question du financement, grosse problématique des acquéreurs et des investisseurs depuis plus d’un an. «Nous ne comptons pas internaliser cette compétence pour l’instant. C’est un métier très différent du nôtre. Nous préférons nouer des partenariats avce des banques et des courtiers plutôt que développer cette compétence nous-même», affirme Ludovic de Jouvancourt.

Trois questions à...

Ludovic de Jouvancourt, co-fondateur et dirigeant du groupe Prello

Le marché du sourcing immobilier est déjà très concurrentiel. Quelle place comptez-vous prendre ?

Nous nous positionnons du côté des acheteurs. Beaucoup d’acteurs sont uniquement orientés vendeurs. C’est le cas notamment des agents immobiliers : leur mandat est de vendre. Les acheteurs n’ont d’intérêt à y recourir que s’ils ont un bien qui les intéressent. De plus, nous remarquons une crise de confiance envers la profession. 

En plus de la concurrence, la contraction du marché n’incite pas à se lancer sur ce segment…

Le contexte ne nous fait pas peur. Une des premières étapes est l’audit de la capacité des clients pour pouvoir les orienter au mieux vers les biens qui leur correspondent. Dans le contexte actuel, nous observons qu’il y a des marges de négociations plus importantes à faire en cas notamment de ventes contraintes. Le resserrement des conditions d’accès au crédit pour la grande majorité des particuliers nécessite de bien définir les critères de son projet immobilier pour le faire rentrer dans un budget qui est plus limité.

Quels projets à venir pour le «groupe Prello» ?

Le développement du groupe Prello en est encore aux balbutiements mais nous avons des ambitions fortes dès cette année 2023, qui se structurent de la manière suivante. Premièrement, notre objectif est de conforter notre position de leader sur le marché de la résidence secondaire en France, avec notre offre pour l’achat seul et à plusieurs. Nous souhaitons enfin améliorer la couverture nationale de Je Rêve d’une Maison afin de proposer ses services de chasse immobilière sur la résidence principale à des ménages sur l’ensemble du territoire.