Taux / Crédit

L’immobilier timidement soutenu par des conditions de crédit stables

Les taux de crédits immobiliers ne devraient pas évoluer pendant le second semestre, la reprise n’étant pas assez sûre pour provoquer des mouvements de remontée significatifs aussi bien sur les taux courts que sur les échéances plus longues.

L’époque n’est plus à des taux de crédit accordés aux particuliers autour de 3,5 %, pour les échéances à 15 ans ou à 20 ans, comme cela a été le cas il y a encore quelques années. Cependant, avec une moyenne tout juste supérieure à 4 % pour ces mêmes durées, leur niveau reste très attrayant. Et ce alors même que les banques ont reconstitué de confortables marges sur ces produits.

En effet, depuis quelques mois, les taux directeurs des banques centrales (à 1 % en Europe et 0,25 % aux Etats-Unis) ont atteint des niveaux historiquement bas. Et cette situation, bien qu’atypique, risque de durer encore car si les signes anticipant une reprise sont bel et bien présents, la matérialisation de ces anticipations dans l’économie réelle est encore éloignée, même aux Etats-Unis, où le sentiment que le risque de crise systémique s’est définitivement éloigné est le plus fort.

Sur les taux longs, la majorité des économistes estime que le scénario le plus probable reste celui d’une reprise mesurée dans le courant du premier semestre 2010. En conséquence, les taux longs pourraient augmenter (voir le Panel Agefi sur les taux sur www.agefi.fr) d’autant plus fortement que la sortie de crise pourrait engendrer des tensions inflationnistes.

Quoi qu’il en soit, ces évolutions ne devraient pas intervenir avant six à huit mois, une fois le rebond définitivement acté. D’ici là, les crédits immobiliers resteront intéressants pour les acheteurs, et même en cas de tensions sur les taux. Les banques pourraient en effet recommencer à jouer sur leurs marges pour attiser la concurrence.

Dans ce contexte, le bon niveau de commercialisation des logements neufs a redonné un signal positif au marché (L’Agefi Actifs n°409 p. 13). Cependant, les chiffres du marché locatif ternissent à nouveau le tableau. En effet, selon Clameur, ce dernier se dégrade : le taux de mobilité dans le parc locatif chute, entraînant un blocage du marché, et les loyers baissent pour la première fois depuis l’existence de l’observatoire en 1998 (-0,8 % sur les huit premiers mois de 2009).