Immobilier neuf

Les promoteurs abordent 2012 avec inquiétude

Les professionnels prévoient une baisse des ventes de logements collectifs de 15 % à 20 % par rapport à 2011.

Malgré un rebond des ventes au quatrième trimestre sous l’effet de la diminution annoncée des aides à l’investissement locatif pour 2012, l’année 2011 enregistre, sans surprise, une baisse des ventes au détail de logements collectifs neufs de 11 % par rapport à 2010. Dans ce climat tendu, sur fond d’élection présidentielle et de crise économique persistante, rien ne présage d’un quelconque changement qui puisse renverser cette tendance baissière.

D’après la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), les ventes devraient donc décroître sensiblement en 2012, de l’ordre de 15 à 20 %, à 80.000 ou 85.000 unités, contre 100.000 environ en 2011.

Désintérêt des investisseurs.

Bien que le coup de rabot sur le dispositif Scellier n’ait été, en 2011, que de 10 %, portant ainsi la réduction d’impôt à 22 % pour les logements BBC (contre 13 % en 2012), les ventes nettes aux investisseurs ont fortement fléchi l’année dernière, de 16 % selon l’observatoire de la FPI. La part de ces derniers s’est donc réduite de 63 % en 2010 à 57 % en 2011. Côté accession, le repli, attribué à la dégradation de la solvabilité des acquéreurs, est moins criant, de 2 % seulement.

Les logements vendus en bloc (hors Ile-de France), pour la plupart achetés par des bailleurs sociaux, prennent de plus en plus d’importance et affichent une hausse de 32 % sur un an.

En attente d’une politique de logement.

Marc Pigeon, le président de la fédération, regrette le comportement des politiques sur ce sujet, les taxant de vouloir « régler le problème du logement en un slogan ». Mais sans compter les mesures récentes sur les plus-values immobilières jugées « aberrantes »par la profession, c’est définitivement la complexité de l’urbanisme français et de sa mise en application, couplée à un nombre croissant de réglementations, qui sont tenues pour responsable du peu de disponibilité du foncier et de la hausse des prix.