Les marchés du logement en Europe connaissent des tendences contrastées

Dans une publication économique consacrée aux marchés résidentiels, Crédit Agricole SA revient sur les tendances contrastées de l’immobilier en Europe en classant les pays en quatre groupes :

 

- les pays en correction marquée et durable parmi lesquels figurent l’Irlande, l’Espagne et la Grèce. L’Irlande a vu ses prix reculer de 51 % de 2007 à début 2013 et le nombre de transactions et de prêts chuter pendant que l’Espagne connaît un ajustement moins rapide mais long et douloureux (la construction s’est effondrée, mais les stocks de logements neufs invendus restent considérables, 780.000 environ, et leur absorption pourrait prendre encore 3 à 4 ans. La Grèce connait également une correction soutenue, avec une baisse des prix de 33 % depuis 2008, qui s’accélère depuis 2012 et devrait se poursuivre du fait du marasme économique.

 

- les pays en correction plus graduelle. Dans le second groupe figurent l’Italie, les Pays-Bas. Les hausses cumulées des prix pendant le boom y ont été marquées, respectivement 100 % et 140 % mais la baisse depuis 2008 reste relativement modérée, 14 % et 20 %. En Italie, le repli du marché est essentiellement d’ordre économique (remontée rapide du taux de chômage, perte de pouvoir d’achat, hausse de la fiscalité sur la propriété immobilière). Les fondamentaux restent plutôt favorables : endettement des ménages assez bas, offre de logements non excessive, démographie en légère hausse. En revanche, les problèmes de refinancement des banques et la montée des risques sur le marché des entreprises conduisent à un resserrement du crédit habitat. La correction du marché devrait se poursuivre, à un rythme modéré.

Aux Pays-Bas, la baisse du marché est également liée à la faiblesse de la conjoncture et aux mesures d’austérité. L’offre de logements est insuffisante, mais, à la différence de l’Italie (ou de la France), le taux d‘endettement habitat est massif, 187 % des revenus en 2012, niveau le plus haut d’Europe.

 

- les pays en hausse continue. Certains marchés ont résisté à la crise. C’est le cas de la France où entre 2008 et mi-2013, les prix restent en légère hausse, + 2 % (repli puis remontée puis légère baisse). Mais la correction du marché est amorcée, même si elle est lente et graduelle.

En revanche, les marchés résidentiels demeurent orientés à la hausse en Belgique, en Suède et en Finlande. Les prix avaient connu des hausses cumulées de respectivement 155, 160 et 140 % jusqu’à 2008. De nouvelles augmentations ont été constatées depuis, atteignant 10, 16 et 13 %.

 

- les pays en amorce de reprise. Au Royaume-Uni le marché semble reparti à la hausse. Les prix ont baissé de 15 % entre 2007 et mi-2013 et la hausse est de 6 % sur un an en septembre 2013. Ce marché avait connu un boom marqué, avec une hausse des prix de 200 % entre 1997 et 2007.