
Les courtiers crédit s'inquiètent pour leur avenir

Un dialogue nécessaire. Dans un communiqué parue ce matin, la CNCEF Crédit s’est alarmée des conséquences pour la profession des recommandations Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) portant sur l’octroi des crédits destinés à financer l’immobilier résidentiel en France. L’autorité préconise notamment d’abaisser le taux d’effort à 33% du revenu net de l’emprunteur, mais aussi de limiter la durée de remboursement à 25 ans - ou encore de réduire l’endettement à 7 années de revenus pour le souscripteur d’un emprunt. Or, selon la CNCEF Crédit, "ces mesures seraient de nature à bouleverser l’écosystème du crédit qui reposait jusqu’ici sur une coopération entre les courtiers crédit et les établissements financiers et une liberté de choix du consommateur pour financer son projet".
"L’avis du HCSF va remettre en cause l’existence même des courtiers crédit car les établissements financiers, dans un contexte de taux bas, cherchent des marges de manœuvre dont nous serons les premières victimes", a justifié Christelle Molin-Mabille, présidente de la CNCEF Crédit.
Cette prise de position du HCSF intervient alors que des associations représentatives de l’intermédiation bancaire se sont récemment élevées contre une pression tendant à limiter la concurrence et la liberté de choix des emprunteurs. “Les remontées d’informations nombreuses de nos adhérents confirment que des conventions avec les banques sont supprimées unilatéralement, souvent sans préavis. Ou encore que certaines refusent dans ce contexte d’incertitudes, de travailler avec les intermédiaires IOBSP. Nous devons donc nous mobiliser pour l’avenir du courtage”, a insisté Christelle Molin-Mabille cité dans un communiqué. Dans ce contexte, la CNCEF Crédit appelle les professionnels du Crédit, les établissements financiers et les pouvoirs publics à l’ouverture d’un dialogue, afin d’apprécier collectivement les recommandations du HCSF.
L’association représentative des courtiers crédit pointe par ailleurs les risques liés au plafonnement souhaité qui pourrait impacter le marché et pénaliser les primo-accédants, qui représentent 30 à 40% des transactions chaque année. "Par exemple, les dossiers de crédit sans apport personnel risqueraient d’être très largement refusés", ajoute l’organisme. Enfin, Christelle Molin-Mabille pointe des contradictions entre ces recommandations qui durcissent l’accès au financement immobilier et la volonté des pouvoirs publics de promouvoir l’éducation financière auprès des Français à travers la loi Pacte.