Bilan - Marché résidentiel

Les clignotants immobiliers demeurent contradictoires

Après une année 2009 éprouvante, les transactions repartent. Mais le déficit d’offre dans le neuf et dans l’ancien reste problématique dans les bassins économiques.

Fortement critiqués, les chiffres du premier semestre 2010 dévoilés par le réseau d’agences Century 21 ont suscité l’émoi des professionnels du secteur. Annonçant une hausse annuelle en glissement semestriel de 8,48 % sur la France entière pendant que la Fnaim présente une variation sur la même période de +0,1 %, la nouvelle relance la question de la fiabilité des données communiquées tour à tour par les différentes organisations professionnelles. Pierre Bazaille, président de l’Institut notarial de l’immobilier, s’étonne également de l’augmentation des prix annoncée par le réseau immobilier, situant la hausse à moins de 3 % pour l’ensemble du marché pour le premier semestre 2010 par rapport au semestre précédent (4,89 % pour Century 21 et -0,9 % pour la Fnaim) et environ à 5 % pour Paris (contre +10,40 % pour Century 21).

Bien que les transactions aient toutefois repris ces six derniers mois, cette asymétrie des chiffres ne contribue pas à fluidifier les échanges. Dans l’impossibilité d’obtenir une image fidèle du marché à un instant donné, les acquéreurs attendent la baisse annoncée, les vendeurs le début de la reprise présagée. Quant à l’obligation de mentionner dans les annonces immobilières - agences et particuliers - dès le 1er janvier 2011 l’état du diagnostic de performance énergétique du bien mis en vente, il se pourrait bien qu’elle pèse sur les prix eu égard à la vétusté du parc français dont le renouvellement, par ailleurs, demeure limité.

En effet, le marché du neuf, déjà en déficit d’offre, sort de deux années noires. Les promoteurs ont repris leur activité mais les ventes cette année encore devraient rester faibles en raison d’un stock de biens insuffisant.

Et l’investisseur ? Pour lui, « l’immobilier d’habitation sur Paris a été le meilleur placement sur dix ans sur la période 1999-2009 avec l’immobilier coté », rappelle Gilbert Emont, senior advisor à l'Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF). Cependant, les loyers n’ayant que peu évolué par rapport aux valeurs vénales des biens, la classe d’actifs présente-t-elle toujours un intérêt aussi fort ?