
Les associations pressent Bercy de geler l'indice des loyers

Gélera, gélera pas ? Pour contrer l'inflation, Bercy passe en revue plusieurs mesures pour un futur projet de loi de Finances rectificative qui sera présenté juste après les élections législatives. Certaines mesures, comme la prolongation du bouclier tarifaire sur les prix de l'énergie jusqu'à la fin de l'année, l'indexation des retraites sur l'inflation au 1er juillet ou la suppression de la redevance audiovisuelle sont déjà connus.
Les associations bousculent le gouvernement pour y inclure ce qui pourrait être la plus importante pour que les locataires puissent faire face à la hausse des prix, à savoir le gel de l'indice de référence des loyers (IRL) pour un an à compter du 1er juillet, pour le secteur privé comme social. D'après nos confrères des Echos, le gouvernement réfléchirait à inclure cette mesure dans le projet de loi de Finances rectificative.
Une hausse de 2,5% à 5%
L'IRL, sur lequel les loyers sont indexés, varie en fonction de l'évolution des prix à la consommation hors tabac et loyers sur les 12 derniers mois.
Ce qui conduirait mécaniquement, d'ici à la fin de l'année, à un taux d'augmentation compris entre 2,48% et 5%, selon Consommation logement cadre de vie (CLCV). «Du jamais vu depuis 2009 où la hausse constatée était de 2,83 %», indique l'association dans un communiqué.
Dans un contexte de hausse des prix ou le loyer représente déjà 25% à 40% du budget des ménages, c'est une catastrophe annoncée pour les locataires en situation de précarité si rien n'est fait. «L’évolution de l’APL, indexée sur l’inflation, ne peut suffire et ne couvrira qu’une partie des hausses constatées, poursuit CLCV. Le risque d’impayés est donc important pour les locataires qui sont aujourd’hui dans l’obligation d’arbitrer entre remplir leur frigo pour nourrir leur famille ou payer leur loyer et leurs factures.»
Les associations de propriétaires, de leur côté, craignent que les petits bailleurs qui font déjà face aux augmentations de taxe foncière et aux obligations de rénovation énergétique ne puissent tenir avec des loyers capés.