Le ralentissement économique fait chuter l’immobilier francilien

La baisse s’accélère sur le marché des utilisateurs. L’investissement en immobilier d’entreprise a déjà reculé de 60% en 2008.

La crise a finalement rattrapé le marché des bureaux au quatrième trimestre 2008. Jusqu’en septembre, le volume de transactions réalisées par des utilisateurs finaux en Ile-de-France avait baissé modérément, de 8%. Toutefois, sur les trois derniers mois de l’année, la demande placée s’est contractée de plus de 30%, d’après les données d’Immostat. «Le ralentissement s’accentue.Bien que le quatrième trimestre soit habituellement un des plus actifs de l’année, cette tendance ne s’est pas vérifiée en 2008», observe Marc-Henri Bladier, directeur de la ligne de produits bureaux de CB Richard Ellis.  Sur l’ensemble de l’année, la demande placée baisse de 14% à 2,4 millions de mètres carrés. Ce volume est toutefois encore supérieur au millésime 2005. Paris est la zone la plus touchée avec un recul de 31% de la demande placée en 2008. Les effets du ralentissement économique devraient davantage se faire sentir cette année. Pour CB Richard Ellis, les transactions des utilisateurs devraient représenter entre 1,6 et 1,9 million de mètres carrés, un volume inférieur à celui de 2004. Encore en hausse en 2008, les loyers pourraient diminuer en 2009 dans un contexte d’augmentation de l’offre et du taux de vacance.  L’investissement dans l’immobilier d’entreprise en revanche a déjà violemment chuté l’an dernier. Il recule de près de 60%, à 8,4 milliards d’euros, les financements devenant rares et les acheteurs et vendeurs ne parvenant pas à s’accorder sur les prix. La majorité des transactions en nombre ont porté sur des actifs de taille petite ou moyenne, inférieure à 50 millions d'euros. La baisse des valeurs vénales, de 10 à 20% en 2008, s’est traduite par une augmentation d’environ 150 points de base des taux de rendement en 2008, à environ 5,75% et ils devraient encore progresser en 2009. Les prix pourraient en effet encore baisser de 10 à 15% lors des prochaines expertises. Quant aux loyers, ils vont amorcer un repli, les propriétaires, par crainte du vide locatif, acceptant davantage de négocier les loyers. «Les investissements devraient enregistrer une nouvelle baisse cette année et être compris entre six et huit milliards d’euros. A moins que les banques se remettent à prêter», estime Jean-Luc Blanpain, directeur études et recherche chez Jones Lang LaSalle.