Immobilier

Le marché locatif privé à son tour déprimé

Si, de 1998 à 2009, les loyers ont progressé de 3,2 % en moyenne par an, ils marquent leur première baisse cette année. L’activité sur le marché locatif privé ralentit nettement, les locataires attendant avant de changer de logement.

L’été a été maussade pour le marché locatif privé alors que celui-ci est souvent actif durant cette période. L’attentisme qui touche la vente immobilière est en effet désormais de mise sur le marché locatif, selon la dernière étude de Clameur. Ainsi, pour la première fois depuis 1998, les loyers baissent, y compris à Paris.

Blocage du marché.

Cette diminution des loyers va de pair avec un taux de rotation des locataires qui s’est nettement ralenti. Etant donné que le marché locatif dépend du marché de l’emploi et des revenus des ménages, lesquels sont dégradés, les locataires attendent désormais avant de déménager.

Ainsi, l’activité du marché locatif est en retrait de 5,9 % sur un an. « Ce qui signifie que plus de 180.000 candidats à un logement locatif privé n’auront pas réalisé leur projet cette année », souligne l’étude réalisée par Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université Paris X. Cette tendance devrait se poursuivre en 2010.

Recul des loyers rapide.

Par conséquent, après avoir progressé de 1,5 % en 2008, les loyers de marché reculent de 0,8 % sur un an au mois d’août 2009, s’établissant à 11,9 euros /m2. Le repli pourrait atteindre 1 % ou 1,5 % sur l’ensemble de l’année, selon Clameur. « De mémoire d’observateur des grandes villes, on n’a pas vu une baisse des loyers aussi rapide et d’une telle ampleur, mais celle-ci n’est pas étonnante dans le contexte de dégradation de la demande », relève le professeur.

Pour les logements de grandes tailles, la baisse est encore plus prononcée, comprise entre -2 % (3 et 5 pièces et plus) et -2,3 % (4 pièces). Seuls les studios progressent encore de 0,1 %.

Plus de baisses que de hausses.

La hiérarchie des régions demeure, à savoir que l’Ile-de-France reste la plus chère (17,3 euros/m2), suivie de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la Basse-Normandie (respectivement à 12,1 et 11,4 euros/m2). Sur le territoire, les baisses des loyers oscillent entre -0,6 % pour le Midi-Pyrénées et -1,7 % pour la Lorraine, et va jusqu’à -6,2 % pour la Basse-Normandie. Certaines régions progressent toujours, comme Rhône-Alpes (+0,9 %).

A quelques exceptions près, à l’instar de Lyon (voir le tableau), les loyers des grandes villes reculent puisque sur 79 villes de plus de 60.000 habitants observées, près de deux tiers voient leur loyers baisser. Dans ce contexte défavorable, Clameur constate que la part de biens faisant l’objet de travaux augmente afin de réduire notamment les risques de vacance et ce, sans que le retour sur investissement soit assuré.

Pour aller plus loin

www.clameur.fr