Le crédit immobilier est à l’arrêt en France

Alexandra Oubrier
Le confinement dû à la crise sanitaire a eu pour effet immédiat un blocage du marché. La priorité est à l’accompagnement des clients qui remboursent un crédit.
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Bloqué. Le marché du crédit immobilier est à l’arrêt depuis même avant l’annonce du confinement généralisé en France. L’intervention du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) en fin d’année dernière avait déjà refroidi l’ambiance, alors que le nombre de transactions avait atteint un record à 1,3 million de transactions en 2019. Mais cet arrêt n’est pas seulement dû aux banques, la demande aussi s’est tarie. Par prudence, nombre d’emprunteurs préfèrent repousser leur projet à l’après-crise. «Nous n’avons que très peu de demandes de nouveaux crédits», relevait Jérôme Robin, directeur général de VousFinancer, réseau de courtiers en crédit immobilier, dans un communiqué. Un changement de tendance frappant alors que la production est restée soutenue en janvier, à 23,5 milliards d’euros et +7%, selon la Banque de France.

Offices notariaux fermés

Pour les dossiers en cours, le travail se poursuit dans les back-offices de la plupart des établissements, même si le rythme peut être ralenti. Néanmoins, les offices notariaux étant fermés, les dates de signature des ventes immobilières sont repoussées. L’Association professionnelle des intermédiaires en crédit (Apic) a d’ailleurs écrit au gouvernement pour demander plusieurs adaptations en faveur des emprunteurs, et notamment d’allonger le délai des clauses de conditions suspensives, habituellement de 45 jours, à 90 jours au moins, en réponse au ralentissement du traitement des dossiers dans les banques, les organismes de cautions ou ceux intervenant dans les mutations immobilières.

L’Apic demande également la possibilité de signer les actes à distance en utilisant la visioconférence et la signature électronique, mais cette digitalisation ne s’improvise pas, surtout si les outils n’ont pas été installés avant la crise.

Les banques se concentrent surtout sur l’accompagnement des personnes qui remboursent actuellement un crédit et qui pourraient être en difficulté financière, en particulier les salariés mis en chômage partiel et les travailleurs indépendants. Beaucoup de contrats de prêts prévoient le report d’échéances après deux ans de remboursement, mais les politiques commerciales varient. BNP Paribas a donné instruction au réseau de gérer les situations au cas par cas par le rééchelonnement des crédits ou d’autres solutions de trésorerie. Chez Boursorama, les clients peuvent eux-mêmes modifier ou suspendre leur mensualité.