La Sofiap ouvre les prêts immobiliers subventionnés au secteur privé

Mathilde Castagna
La filiale de La Banque Postale offre aux entreprises l’opportunité de financer une partie du crédit de leurs employés. Des structures comme Sage et Eurotech Dental sont déjà intéressées par le dispositif.

Réservé jusqu’ici aux grands groupes publics comme la SNCF et EDF, les entreprises privées vont désormais pouvoir subventionner une partie des prêts immobiliers de leurs salariés. La Sofiap, une filiale de La Banque Postale, est à l’initiative de ce projet et ouvre un appel à candidature. «Nous voulons démocratiser l’accès à ce service pour des structures de toutes tailles. Jusque-là, nous avons reçu des candidatures d’entreprises de 50 salariés, mais aussi de PME privés et de plus grandes entités», argumente Laurent Permasse, président du directoire de la Sofiap. Des entreprises comme Sage et Eurotech Dental ont déjà montré un intéret pour ce dispositif.

Concrètement, dans le cadre d’un crédit destiné à l’achat ou à la construction d’un bien immobilier, d’une durée de cinq à 20 ans, l'employeur pourra prendre en charge en totalité ou en partie le financement du taux d’intérêt de ce dernier. A titre d’exemple, pour un prêt de 100.000 euros - à 2,8% sur 20 ans - aidé à 0,75% du taux de crédit, le coût pour l’employeur et le gain pour le salarié s’élèvera à 8.732 euros. Les modalités de l’offre sont construites en fonction des volontés de l’employeur et sont annulables en cas de départ de l’entreprise. Pour les moins de 35 ans, le financement peut atteindre 110% du taux d’intérêt, en intégrant les frais de notaires.

En plein durcissement de l’accès au crédit et tandis que le marché de l’emploi se tend, l’offre de Sofiap ambitionne également d’apporter une solution RSE (responsabilité sociétale des entreprises) et une alternative à l’aide au logement locatif. En effet, «ce dispositif était censé aider à terme à l’achat d’une propriété. Or les chiffres prouvent le contraire, les salariés ont tendance à rester dans ces bien locatifs», indique le président du directoire. Un facteur de précarité supplémentaire pour les retraités qui se retrouve sur le marché volatile du logement locatif à leur départ.

Un avantage fiscal pourrait être à la clé

«Nous sommes en pleines discussion avec l’Etat afin d’obtenir pour les entreprises participantes un gel sur une durée de deux ans des charges fiscales et sociales liées à ce complément de revenu versé aux employés», indique Laurent Permasse. Ainsi, le président du directoire espère encourager un plus grand nombre de compagnies à se lancer. Les dépôts de candidatures sont possibles jusqu'à fin février.