
La réalité n’est pas celle du prix au m_
Dénonçant la dictature du prix au m_ dans l’immobilier résidentiel, la FNAIM de Paris Ile-de-France, qui avait annoncé en décembre dernier le lancement sur son site, www.lamaisondelimmobilier.org, d’une méthode de recherche de biens immobiliers innovante via une cartographie interactive, continue de cultiver sa différence.
Alors que l’outil en ligne, développé en partenariat avec l'Institut géographique national (IGN), permettait à l’internaute d’analyser un bien en fonction de la surface désirée et de son budget, et non sous l’angle du prix au m_, il affiche désormais les moyens de transports en commun (métro, RER, Tramway…) et les temps de trajet reliant domicile-travail, domicile-école... Un moyen de pousser les acquéreurs à élargir leurs recherches à des lieux vie jusqu’alors insoupçonnés.
La notion de prix en immobilier. Il n’est pas un immeuble haussmannien identique à un autre. Il n’est pas une copropriété entretenue comme une autre, alors pourquoi associer la valeur d’un bien à un prix au m_ ? C’est, en substance, la question que se pose la FNAIM qui juge ce critère, largement répandu, comme ne correspondant à aucune réalité économique. Comparant le marché de l’immobilier francilien à celui de l’automobile, tous deux reflétant des transactions sur des biens d’occasion, Gilles Ricour de Bourgies, président de la Chambre de Paris-Ile-de-France, et Patrice de Moncan, économiste, s’interrogent, dans un livre intitulé « Que vaut Paris ? », sur le rôle que joue le prix au m_ dans l’analyse du marché immobilier si ce n’est celui d’entretenir l’inflation : « Que penserions-nous si les argus de l’auto publiaient le prix moyen d’un mètre carré ou d’un décimètre carré de voiture ? Ce ne serait pourtant pas plus absurde que de parler de surface concernant un appartement. »
Tenir compte du Grand Paris pour élargir ses recherches. Afin de pousser l’acquéreur potentiel à raisonner différemment en franchissant la porte d’une de ses agences immobilières, la FNAIM a inauguré en fin d’année dernière une carte des prix interactive permettant de trouver un logement en croisant deux éléments, le budget et la typologie du produit (le nombre de pièces souhaitées). Actualisé tous les six mois, l’outil d’aide à la décision, qui couvre l’ensemble de l’Ile-de-France à l’exception de la Seine-et-Marne, inclut désormais des nouvelles fonctionnalités, les moyens de transport et les temps de trajets. Sont notamment intégrées à cette nouvelle présentation les futures gares du Grand Paris, projet économique, social et culturel à vocation nationale et internationale cher à Gilles Ricour de Bourgies.
Il est d’ores et déjà prévu d’enrichir la prochaine version des réseaux de bus et des lignes SCNF, l’idée étant de surprendre le client en lui montrant ce qu’il est en mesure d’acheter, tout en lui faisant découvrir l’ensemble des zones d’habitation auxquelles il peut prétendre.
Un Observatoire des charges, autre paramètre de la vie d’un propriétaire, sera présenté à l’ouverture du Salon de la copropriété qui aura lieu en novembre prochain. Il pourrait être intégré, à terme, à la carte interactive, livrant ainsi une vision sur toute la région Ile-de-France d’une réalité immobilière encore bien floue pour un futur acquéreur.
Baisse des volumes, baisse de rentrées fiscales. D’après la FNAIM, le nombre de transactions en Ile-de-France devrait poursuivre son déclin pour atteindre, en fin d’année, un volume inférieur de 8 % à celui de 2012. Au-delà de la crise de confiance induite par l’instabilité économique et fiscale, cette baisse s’explique également, concernant Paris, par une inadéquation entre l’offre et de la demande. « La majorité des demandes se concentre sur des appartements de 2 chambres alors qu’ils ne représentent que 20 % de l’existant », déclare la Fédération, notant une augmentation du stock des grands appartements familiaux.
Couplée à une stabilité des prix, cette contraction des volumes entraîne une diminution des rentrées fiscales des mairies et des départements. A elle seule, la Mairie de Paris accuse une perte de 300 millions d’euros.
Pour aller plus loin www.lamaisondelimmobilier.org