Crédits immobiliers

La production s’essouffle et ne promet pas de rebond significatif

Bien que les taux de crédits du secteur concurrentiel et leurs durées continuent de se replier sous l’effet de la transformation de la structure de la clientèle (celle qui empruntait plus cher et plus long est en proportion moins présente sur le marché) ainsi que sous l’impulsion de la baisse des taux courts – le taux principal de refinancement de la BCE s’établit actuellement à 0,75 % et l’Eonia à 0,11 % contre 0,89 % un an auparavant – et des taux longs, l’OAT 10 ans affichant un niveau de 2,055 % au 24 août 2012, l’activité de crédits immobiliers aux particuliers s’essouffle.

Aussi, l’Observatoire Crédit Logement / CSA prévoit une baisse de la production nette de crédits (offres acceptées hors renégociations et annulations – ces dernières représentent 7 à 8 % de l’activité chaque année) a minima de 25 % en 2012 pour s’établir en-dessous de 120 milliards d’euros contre 161,6 milliards d’euros en 2011 mais peut-être encore plus forte, entre 110 et 115 milliards d’euros. « Le scénario qui est en cours d’écriture ressemble de plus en plus à celui qui avait maintenu les marchés immobiliers dans une zone de basse activité durant cinq années, entre 1993 et 1998 », explique le Professeur d’économie Mouillart.

Pour le courtier en prêts Cafpi, la forte baisse de l’activité ne provient aucunement de restrictions de la part des banques qui continuent d’utiliser le crédit comme un outil de conquête mais d’une diminution de la demande de la part des particuliers qui, anticipant les différents changements programmés par le gouvernement, ont réalisé leurs projets immobiliers en 2011 plutôt qu’en 2012. Cafpi anticipe pour sa part une production supérieure à celle de 2009 - qui avaient comptabilisé, pour mémoire, 119,45 milliards d’euros d’après Crédit Logement / CSA, niveau le plus bas depuis 2004.

Les taux fixes moyens hors assurances négociés par le courtier sont passés de 3,50, 3,80, 4,05 et 4,25 respectivement sur 10, 15, 20 et 25 ans en janvier 2012 à 2,90 %, 3,20, 3,60 et 3,85 % actuellement sur les mêmes durées.