La Fnaim réagit à l'enquête de SOS Racisme

La fédération immobilière pousse pour une formation obligatoire des collaborateurs d'agences immobilières, en y intégrant la lutte contre les discrimination.

Les résultats effarants du testing de l'association SOS Racisme ne pouvaient pas laisser sans réaction. La Fnaim demande la mise en place d'un décret «qui permettrait de définir des conditions de compétences initiales pour les collaborateurs des agences immobilières, en y intégrant notamment la lutte contre les discriminations».

«Comment comprendre d’abord que celui qui engage un ménage dans une opération aussi importante que le choix de son appartement ou de sa maison, appelé à constituer son premier poste de dépense ou qui pilote le fonctionnement d’un immeuble en copropriété n’ait pas d’aptitude dédiée ? Il serait temps de faire enfin de la clarification de cette compétence une priorité ! » écrit dans un communiqué Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM.

A ceux qui objectent par la liberté du chef d'entreprise de choisir ses salariés, la Fnaim répond que confier un dossier à un collaborateur est un acte «sans commune mesure» avec la délégation de confiance dans tout autre métier commercial. Autre argument balayé par la fédération, celui du risque de faire fuir des recrues potentielles dans un métier qui peine à répondre à ses besoins en effectifs. Celle-ci soutient qu'une obligation de formation d'une semaine, éventuellement complétée d'une semaine d'observation en situation réelle ne serait pas de nature à décourager les postulants. 

La moitié des agences acceptent des requêtes racistes 

L'enquête de SOS Racisme, conduite auprès de 136 agences immobilières françaises, a revelé que près de la moitié d'entre elles acceptent de discriminer les profils «arabe et noir, afin d’éviter les problèmes de voisinage» à la demande de bailleurs (fictifs en l'occurence). 

La qualification des professionnels de l'immobilier est un combat de longue date de la Fnaim. Le décret est demandé depuis la loi Alur (2014) qui a mis en place le principe d'une aptitude minimum pour les collaborateurs pratiquant la transaction, la gestion ou du syndic. Le décret d'application précisant la nature des compétences attendues n'avait jamais été pris. 

Le retour de l'insigne Vesta au fronton des agences, après un litige avec le notariat, est un autre signe de la détermination de la fédération à trier le bon grain de l'ivraie.