La flambée de la taxe foncière inquiète

En dix ans, elle a bondi de près de 28%, dépassant l’augmentation des loyers (+9,8%) et même l’inflation (+8,9%).
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Il y a des augmentations dont on se serait bien passées. Celle de la taxe foncière en fait partie. L’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) a présenté mardi 19 octobre son dernier observatoire de l’évolution de l’impôt local entre 2010 et 2020. Résultat : ces dernières années la taxe foncière a flambé, quasiment sur tout le territoire.

En 10 ans, elle a bondi de 27,9%, dépassant l’augmentation des loyers (+ 9,8%) et l’inflation (+ 8,9%). La hausse depuis 2015 est plus faible mais toujours significative (+ 11,4%). Certaines villes se sont montrées particulièrement gourmandes. A Nantes, les propriétaires ont vu leur taxe foncière croître de 37,5% en dix ans. Même tendance du côté de Villeurbanne (+ 36,8%), Clermont-Ferrand et même Lille (+36%).

La suppression de la taxe d’habitation au cœur des critiques

Pour l’UNPI, nul doute que ces augmentations sont à mettre au fait de la suppression progressive de la taxe d’habitation (TH). Selon le gouvernement, 80% des contribuables ont déjà pu en bénéficier en 2020. Si sa disparition totale prévue pour 2023 est une bonne nouvelle pour les Français, elle pose un véritable casse-tête pour les élus locaux puisque l’Etat compense seulement en partie les recettes perdues. Pour combler le manque à gagner, certaines communes ont donc augmenté leur taxe foncière, mais pas seulement.

L’UNPI dénonce l’augmentation de taxes annexes comme celle pour l’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). La taxe de gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (Gemapi) autrefois adossée à la TH a également été reportée sur la taxe foncière. « Ces reports de taxe d’habitation sur la taxe foncière sont d’ores et déjà palpables, souligne l’association dans son communiqué. Mais les propriétaires sont davantage inquiets à l’idée que les collectivités préfèreront à nouveau augmenter les taux pour compenser les pertes de taxe d’habitation ».

Sur ce point, elle ne se trompe pas. Le hausse de la taxe foncière est un sujet potentiellement explosif, qui avait notamment poussé les habitants de Dammartin-en-Goële à descendre dans la rue. L’étude de l’UNPI parait dans un contexte déjà tendu par la flambée des prix de l’énergie qui inquiète les Français et le gouvernement. 

Pour autant, les premiers signaux de 2021 sont plutôt encourageants. Les moyennes et grandes villes enregistrent une augmentation de seulement 1,01%, TEOM comprise. C'est peu ou prou ce que prévoyait déjà le cabinet FSL en mai dernier qui annonçait une augmentation moyenne de 0,8% des taxes foncières pour les villes de 40.000 à 100.000 habitants.

L’UNPI relève toutefois un frétillement des taux de la Gemapi. A Lacépède (Lot-et-Garonne), il est passé de 0,56% à 1,64%. Dans la métropole de Métropole Aix-Marseille-Provence, il est passé de de 0,09% à 0,49%.