
La correction des prix tant attendue se dessine
Rien de précis,certes, toujours et encore des visions de marché et des calculs qui diffèrent selon les professionnels, mais une tendance qui semble se dégager : les prix s’assagissent. Mieux : en moyenne, ils se stabilisent dans le neuf comme dans l’ancien, voire se replient dans un certain nombre de villes. Paris, si insolente l’année dernière, avec pour mémoire une croissance des prix sur un an dans l’ancien (entre le quatrième trimestre 2011 et le quatrième trimestre 2010) de 14,5 % d’après les données des notaires de Paris-Ile-de-France, ne dérogerait pas à la règle et suivrait le mouvement des autres grandes agglomérations.
Au niveau des transactions, le constat est sans appel : sur le marché de l’ancien, les volumes se sont fortement contractés, surtout au deuxième trimestre 2012, entre 15 % et 20 % en glissement semestriel sur un an, selon les sources. Et les perspectives pour le second semestre ne sont pas meilleures. Aussi, l’activité pourrait bien, à la fin de l’année, passer sous la barre des 700.000 transactions selon la Fnaim, ou pire, approcher les 600.000 selon MeilleursAgents.com, contre 807.000 en 2011.
Dans le neuf, promoteurs et constructeurs de maisons individuelles accusent des baisses dans les mêmes proportions. Aussi, au premier trimestre 2012, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) notait une baisse de 25 % de ses ventes sur un an pendant que l’Union des maisons françaises (UMF) enregistrait un recul de 17 % sur la même période.
Stabilité des prix au niveau national.
Si les réseaux d’agences immobilières Century 21 et Laforêtconstatent une baisse des prix dans l’ancien de respectivement 2,6 % et 1 % sur un an en glissement semestriel, la Fnaimnote de son côté une hausse des prix de 2,6 % (mais un repli de 0,6 % entre le second semestre 2011 et le premier semestre 2010). Pour la fédération, « le mouvement de stabilisation des prix est enclenché ». D’après ses prévisions, « tout recul des prix supérieur à 5 % en 2012 peut être définitivement écarté ».Sans choc sur les taux d’intérêt, le taux de croissance annuel moyen (moyenne des quatre taux de croissance annuels en glissement trimestriel) pourrait même rester stable (contre +7,3 % en 2011), ce qui se traduirait par une baisse de l’indice des prix de 1,5 % entre le troisième trimestre 2011 et le troisième trimestre 2012, et de 3,5 % entre le quatrième trimestre 2011 et le quatrième trimestre 2012.
Dans le cas où les prix reculeraient de 5 % entre le troisième trimestre 2012 et le troisième trimestre 2011 et de 10,2 % entre le quatrième trimestre 2012 et le quatrième trimestre 2012, le taux de croissance annuel moyen ne fléchirait que de 2,6 % (lire l'encadré).
L’exception parisienne n’est plus.
A Paris, l’activité a sensiblement ralenti entre les six premiers mois de l’année 2012 et ceux de l’année 2011. Aussi, les volumes échangés dans l’ancien auraient diminué de l’ordre de 20 % sur un an d’après Century 21 et, selon les statistiques disponibles des notaires de Paris-Ile-de-France, de 26 % entre la période courant de février à avril 2012 et celle courant de février à avril 2011. Ce déclin arrive après un mois de janvier exceptionnel porté par la réforme fiscale sur les plus-values immobilières hors résidences principales mise en place à partir du 1er février 2012 à laquelle la capitale est particulièrement sensible au regard des nombreux investissements et pieds à terre qu’elle recouvre. En Ile-de-France, la baisse est également intense quoique légèrement moins marquée.
Mais, et l’information est toujours à prendre avec précaution à cause des biais générés par les méthodes de calculs des uns et des autres, c’est surtout le ralentissement de la hausse des prix, voire leur stabilisation, qui place Paris dans le sillon des autres grandes agglomérations. Bien sûr, ses prix y sont beaucoup plus élevés qu’ailleurs, avec aux dernières nouvelles, un prix médian, d’après les projections des notaires, aux alentours de 8.400 euros/m_ sur la période juin-juillet-août 2012, soit une hausse de 0,25 % par rapport à février-mars-avril 2012, mais leur évolution semble suivre la tendance générale. En glissement semestriel (six derniers mois jusqu’au 1er juin), MeilleursAgents.com note une variation annuelle de 0,6 %.
Les villes moyennes et zones rurales en souffrance.
Roland Tripard, président du directoire du groupe SeLoger.com, constate « un retour à l’homogénéité entre les marchés des grandes métropoles(en variation bien sûr, pas en niveau de prix) qu’il n’y avait pas il y a un an »et s’attend à une correction modérée des prix entre 3 et 6 % dans les zones tendues à la fin de l’année, de décembre 2011 à décembre 2012.
Il n’en est pas de même pour les villes moyennes et les zones rurales qui pourraient voir leurs prix, selon le professionnel, chuter de plus de 10 % sur la même période.