
La Banque Postale et le Crédit Mutuel lancent leur prêt avance rénovation

Chose promise, chose due. Comme elle s’y étaient engagées, La Banque Postale (LBP) et le Crédit Mutuel (CM) ont annoncé mercredi 2 janvier le lancement des prêts avance rénovation (PAR). Dans le détail, l’arrêté ministériel actant la commercialisation est attendu dans les prochaines semaines. LBP commence toutefois dès aujourd’hui la présentation de l’offre aux clients alors que CM ne devrait lui emboiter le pas qu’en mars prochain.
Aider les ménages modestes ou retraités à rénover
Dérivé du prêt avance mutation (PAM), le prêt avance rénovation (PAR) est un prêt hypothécaire qui s’adresse aux propriétaires de passoires thermiques, à la retraite ou qui perçoivent de faibles revenus. Pour y être éligibles, leurs revenus doivent respecter les plafonds de l’Anah. Leur profil précaire les exclut des solutions de financement traditionnelles et les empêche de rénover leur bien.
Le PAR permet à ces propriétaires précaires de financer leurs travaux – dont la facture peut vite être salée – en bénéficiant d’une facilité de remboursement. Le capital prêté ne sera à rembourser qu’à la succession ou vente de leur logement. Ils auront le choix de payer les intérêts tout au long de la durée de vie du crédit ou à sa fin (à noter que LBP réserve cette seconde option aux plus de 60 ans uniquement). Le tout à un taux d’intérêt de 2% et avec un adossement à la résidence.
Du côté du Crédit Mutuel, les prêts peuvent atteindre 30.000 euros alors que La Banque Postale peut s’engager à hauteur de 70% du prix du bien avant travaux. Pour l’instant, les bailleurs ne sont pas éligibles au PAR. «La priorité est donnée aux propriétaires occupants, confirme Yoanne Bobe, responsable offre crédits et assurance emprunteur chez La Banque Postale. Pour l’ouvrir aux bailleurs, il faudrait que l’Etat modifie les modalités du FGRE par décret [qui assure une couverture partielle aux banques, voir ci-dessous, ndlr]».
Des garanties pour les banques
Le PAR engage donc les banques sur une durée indéterminée avec des emprunteurs aux profils théoriquement risqués et pour une rémunération faible. Une agrégation de freins qui explique le faible engouement des établissements bancaires (seules la Banque Postale et le Crédit Mutuel le proposent à date). Le faible succès du PAM, dont le PAR est un dérivé, témoigne aussi des réticences des banques à se lancer dans ce que certaines considèrent comme une usine à gaz, faiblement rémunérée qui plus est. «Le PAR et le PAM sont des produits novateurs, qui nécessitent effectivement une adaptation des établissements bancaires car ils sont plus compliqués à traiter qu’un prêt classique», reconnaît Yoanne Bobe.
Pourtant, les banques ne sont pas sans protections. Elles sont couvertes par le fonds de garantie pour la rénovation énergétique (FGRE) à hauteur de 75% du capital prêté. Elles assument donc réellement 25% du risque. Parmi les autres freins techniques, les potentielles difficultés à obtenir le remboursement dû au moment de la succession refroidit plus d’un banquier. Pour faciliter cette étape, LBP donne la possibilité aux héritiers de «laisser la banque revendre le bien et de leur reverser le surplus éventuel», indique Yoanne Bobe.