
Immobilier : les crédits à l’habitat sont au plus bas depuis 2017

La flambée des taux d’intérêt continue à affecter le marché immobilier. Les encours de crédit à l’habitat progressent toujours, à 4,5% en mars à 1.285 milliards d’euros, mais au rythme le plus faible depuis 2016 selon les statistiques publiées par la Banque de France le 9 mai.
Sur le seul mois de mars, la production de crédit est en berne. Le montant des nouveaux prêts aux particuliers est tombé à 14,4 milliards d’euros après 14,6 milliards en février et 15,7 milliards en janvier. Un niveau inédit depuis septembre 2017.
3,11% en France contre près de 4% en Allemagne
La production de crédits subit la pression des taux d’intérêt, qui poursuivent leur hausse dans la foulée du resserrement monétaire mis en œuvre par la Banque centrale européenne. Le taux moyen des nouveaux prêts à l’habitat hors frais et assurances a grimpé à 2,56% en mars après 2,36% le mois précédent. Pour avril, la Banque de France l’estime à 2,71%, ce qui constituerait un sommet depuis octobre 2014 (voir graphique ci-dessous). Les prêts amortissables à la consommation atteignent pour leur part 5,45% en mars, en hausse de 0,9 point en seulement quatre mois.
Ces évolutions défavorables au marché immobilier ne se font toutefois pas particulièrement aux dépens des primo-accédants dont la part dans la production de crédit à l’habitat pour l’achat de la résidence principale reste relativement stable à environ 50%.
La Banque de France remarque par ailleurs que ces évolutions marquées en France, le sont moins que dans les autres grands pays européens. Le taux d’intérêt effectif global (y compris frais et assurances) s’élevait à 3,95% en Allemagne en mars, 4,36% en Italie, 3,73% en Espagne et 3,72% au global dans la zone euro contre 3,11% en France. En septembre 2021, ce taux était plus élevé en France (1,74%) qu’en Allemagne (1,31%), en Espagne (1,57%) ou dans l’ensemble de la zone monétaire (1,59%).