Immobilier : la ruée sur le bureau et la logistique continuera en 2022

Les institutionnels se disent satisfaits de leurs investissements immobiliers en 2021. Ils sont enclins à réitérer leur confiance dans ces deux segments.

Ils étaient les chouchous des investisseurs immobiliers cette année et devraient continuer à l’être en 2022. Selon Savills IM, le bureau et la logistique sont les deux classes d’actifs à privilégier l’année prochaine. Pour en arriver à cette conclusion, la société de gestion aux 24,3 milliards d’euros d’encours a mené une étude sur 150 investisseurs institutionnels.

Premier enseignement : les répondants ont le moral. 74% estiment que leurs investissements ont bien fonctionné cette année dans le contexte compliqué du Covid-19. Pour 72%, les performances obtenues sont même meilleures que prévues et 74% s’attendent à ce que leur allocation en immobilier augmente l’année prochaine.  

La logistique : sortir des sentiers battus

Augmenter leurs investissements oui, mais pas n’importe comment. Comme en 2021, ce sont essentiellement le résidentiel et la logistique qui devraient s’attirer les faveurs des investisseurs. Attention toutefois à bien choisir ses actifs. «Compte tenu des faibles rendements de l’immobilier industriels et logistiques, les investisseurs n'ont d'autre choix que de sortir des sentiers battus et d'investir dans des segments prometteurs tels que la logistique urbaine et du dernier kilomètre, les zones industrielles de proximité et les entrepôts frigorifiques», prévient Kiran Patel, directeur des investissements et directeur général délégué, de Savills IM. Les entrepôts frigoriques sont également à envisager car ils proposent des opportunités de diversification. Ils s’appuient sur une tendance de fond qui est l’accélération des flux des biens et marchandises en zones urbaines et les contraintes d’approvisionnement en ville.

Le résidentiel : la valeur sûre

L’année 2021 a marqué le retour en force des institutionnels sur le segment résidentiel. Une tendance de fond pas totalement nouvelle, mais qui a été accélérée par la crise sanitaire. Le tier de la population mondial étant cloitré chez lui, le segment s’est affiché comme une valeur sûre. Ses rendements ne sont pourtant pas mirobolants et pourraient même encore baisser dans les prochaines années.

Pour autant, Savills IM y voit une source de «rendements durables» et de «diversification» soutenues par «les déséquilibres entre l'offre et la demande». «Le secteur du résidentiel n'est pas confronté aux perturbations technologiques des secteurs commerciaux et les niveaux de recouvrement des loyers sont restés solides, explique la société de gestion dans la présentation de son étude. Le secteur arrive rapidement à maturité, ce qui représente une opportunité importante pour les investisseurs, quels que soient les pays ou le niveau de risque». La société de gestion dit vouloir privilégier les segments évolutifs et légers sur le plan opérationnel, comme les résidences familiales et les logements sociaux.

La revanche des commerces 

Et si 2022 marquait le retour en grâce des commerces ? Savills IM estime qu’ils ont été «injustement dénigrés». Quitte à négliger de belles opportunités. L’année prochaine pourrait raviver l’appétit des investisseurs pour la classe d’actifs. Certains segments sont tout particulièrement à envisager : le commerce de détail alimentaire, les retail parks et les centres de magasins d'usine, ainsi que le repositionnement d’actifs pour de nouveaux usages.

Bureau : ruée sur les actifs «prime»

Et non, le télétravail n’aura pas la peau du bureau ! Le sujet, longtemps débattu, est à présent tranché. Oui l’organisation du travail change. Oui, les entreprises s’orientent vers des surfaces plus petites et davantage modulables qu’avant. Mais oui, elles auront toujours besoin de locaux pour accueillir leurs troupes. Le bureau constituera donc toujours une part importante des portefeuilles des investisseurs. Savills IM prévoit tout de même une polarisation forte du marché, avec une forte concentration sur les actifs dits «prime».

Comme le veut l’usage, les répondants ont été invités à se prononcer sur leur appétence pour l’ESG. Sans surprise, Savills IM estime que les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance devraient continuer à dominer l'univers de l'investissement en 2022. Il faut dire que le thème est plus présent que jamais dans le discours politique et devrait continuer à se renforcer. Plus de quatre répondants sur cinq (82%) estiment que l'accent mis actuellement sur le changement climatique aura un impact sur leur stratégie d'investissement l’année prochaine.

Point de questions en revanche sur l’hôtellerie. Particulièrement touchés par la crise sanitaire, les opérateurs ont fait fuir les investisseurs immobiliers malgré des valorisations pourtant intéressantes. Il sera intéressant de voir si la tendance de glissement des institutionnels vers les campings se confirme dans les prochains mois.