Immobilier : la fin de l’abondance

Gaétan Pierret
En 2022, les ventes sont en repli de 6,1% sur un an et les prix en hausse de 4%. Le pouvoir d’achat immobilier des Français s’amenuise : en 23 ans, ils ont perdu 19m² de surface achetable.

Retour à la normale brutal pour le marché immobilier. La fin d’année approchant, l’heure du bilan a sonné. Chacun y va de ses chiffres, parfois différents de ceux précédemment sorties, mais tous pointent la même tendance : c’est l’heure de l’atterrissage.

Le Conseil supérieure du notariat (CSN) a présenté son propre bilan ce jeudi 15 décembre, qui ne dit pas autrement. Sur un an, les ventes sont en repli de 6,1% par rapport à l’année dernière : 1.130.000 transactions recensées à fin octobre (incluant les départements d’outre-mer hors Mayotte). « Le volume annuel de transactions est orienté à la baisse depuis le quatrième trimestre 2021, après la hausse survenue entre fin 2020 et le troisième trimestre 2021 », ont précisé les notaires.

Les prix continuent eux d’être orientés à la hausse malgré une nette décélération. Les appartements ont pris 4% sur un an alors que les notaires relevaient des hausses de 5,3% au troisième trimestre 2021 et de 6,6% au T3 2020. Dans le détail, la hausse s’est atténuée en Île-de-France (+2,6% l’an dernier et +0,2% cette année), mais s’est maintenue sur le reste de la France (+7,7% en 2021 et +7,1% en 2022). Les maisons continuent de flamber : leur prix a augmenté de 8,2% sur un an au troisième trimestre 2022 (+5,7% en Île-de-France et de +8,6% pour le reste de la France).

La ville la moins chère : Saint-Etienne : 1.170 euros / m² (+5,5% sur un an)

La ville la plus chère : (encore et toujours) Paris : 10.590 euros /m² (-1% sur un an)

Volume de ventes 

Source : Conseil supérieur du notariat 

Les Français ont perdu 19m² achetable en 23 ans

Hausse des prix, des taux d’intérêt, inflation…plusieurs facteurs influent sur le pouvoir d’achat immobilier des ménages. En dépit d’une phase haussière jusqu’en 2019, il est clairement orienté à la baisse depuis plus de 20 ans. Entre 1999 et 2022, les ménages ont perdu 19m² de surface achetable (voir ci-dessous).

Evolution du pouvoir d'achat immobilier des Français 

Source : Conseil supérieur du notariat 

Passoires thermiques : le grand débarras

Enfin, les notaires sont revenus sur les conséquences de la loi Climat et résilience et de son calendrier d’interdiction des passoires thermiques. La part des logements F et G, les premiers à devoir sortir du parc locatif, augmente dans les transactions.

Alors que les logements A et B représentent 6% des ventes au troisième trimestre 2022 en France métropolitaine, les F et G pèsent pour 17%. «Les récentes modifications des règles de calcul du DPE, entraînant une redistribution des logements au sein de l’échelle des performances énergétiques, rendent difficile l’interprétation des évolutions intervenues entre 2021 et 2022 sur la répartition des transactions selon l’étiquette énergie, précise le CSN. Les informations disponibles dans la base immobilière des Notaires de France ne permettent pas d’identifier les transactions aux DPE «nouvelle définition»».

Source : Conseil supérieur du notariat