Fabrice Aubert : «Nous lancerons cet été notre plateforme de SCPI dédiée aux particuliers»

Valérie Riochet
Alors que s’ouvre le Mipim, le salon international de l’immobilier, Fabrice Aubert, directeur général adjoint de Nexity, livre les développements de nouveaux services pour séduire institutionnels et épargnants.
Fabrice Aubert, directeur général adjoint de Nexity

Le groupe Nexity dit vouloir monter en puissance sur les services apportés aux institutionnels. Comment repense-t-il ses relations avec ces grands investisseurs ?

Nous misons sur une relation à 360 degrés auprès des investisseurs institutionnels (assureurs, banques, fonds d’investissement…) avec lesquels nous avons tissé un historique, notamment dans la promotion tertiaire et en property management, pour accompagner leur retour sur le marché du résidentiel. Le groupe s’oriente vers un modèle partenarial entre promotion, exploitation et investissement. Nous renforçons ainsi notre stratégie B-to-B pour être présent sur le vaste mouvement européen du « build to rent » (BTR). Le BTR est un segment du marché résidentiel de logements spécifiquement développés pour la location par des monopropriétaires. Ces immeubles qui proposent des offres servicielles (salles de sport, conciergerie, espaces de coworking…) sont particulièrement attractifs pour les institutionnels qui veulent diversifier leurs portefeuilles au profit d’actifs sécurisés. L’an dernier, nous avons signé pour la première fois des opérations en BTR avec la vente à Swiss Life d’un programme implanté près de la frontière luxembourgeoise, ainsi que deux autres - l’un en Ile-de-France l’autre à Marseille - pour le compte de Primonial. Ces opérations nous permettent notamment de rester dans l’exploitation de l’immeuble, ce que n’offre évidemment pas une vente en bloc « sèche ».

Au-delà de ces programmes d’une nature nouvelle, nous développons des relations partenariales avec les institutionnels, par exemple à travers des accords de portage foncier (répartition de la charge financière du foncier, ndlr) qui permettent de soulager notre endettement sur des grandes opérations telles les transformations d’actifs de bureau en logements.

C’est lors du Mipim que Nexity annoncera la création d’une plateforme destinée au retail

Nous lancerons cet été notre plateforme dédiée aux investisseurs particuliers. Cette plateforme donnera l’accès à des SCPI, de l’assurance vie ou encore de l’immobilier fragmenté. Des partenariats ont été noués avec plusieurs sociétés de gestion, y compris pour codévelopper des fonds nouveaux sur des thèses d’investissements immobiliers que nous pensons originales et attractives, comme la reconversion d’hôtels en d’autres classes d’actifs.

L’immobilier fragmenté, sous toutes ses formes, est une réponse à la difficulté d’accès à la propriété dans un contexte où le financement de nos clients devient difficile. Il répond aussi au découplage entre usage et propriété : les plus jeunes n’ont aucun problème avec l’idée d’être locataires de leur résidence principale tout en réalisant des investissements immobiliers par ailleurs. Et puis, l’accès à la pierre-papier via une API répond à une nouvelle consommation de l’épargne, devenue elle-même plus « numérique ».

Pourquoi vous délestez-vous de certaines de vos filiales étrangères ?

Comme annoncé lors de nos résultats annuels 2021, nous avons fait le choix de nous reconcentrer sur le marché national. Actuellement présents dans cinq pays : l’Italie, le Portugal, l’Allemagne, la Belgique et la Pologne, nous sommes en train de céder nos filiales portugaise et polonaise et nous nous allégeons, notamment en Allemagne. Ces cessions permettront de dégager les ressources nécessaires au renforcement de notre activité sur le marché français, particulièrement porteur.