Crédits immobiliers : les courtiers alertent sur la remontée des taux

Plusieurs réseaux indiquent des hausses importantes dans les barèmes bancaires de novembre.
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Cette fois on y est : les taux d’intérêt des crédits immobiliers remontent ! Les courtiers, qui évoquaient depuis la fin de l’été des « hausses isolées » semblent à présent unanimes sur le constat. De Vousfinancer à Cafpi, en passant par Meilleurtaux et même Le Partenaire, tous alertent sur les barèmes bancaires de novembre. «La plupart des banques ont augmenté leurs taux de crédit, jusqu’à 0,25 point pour certaines ! écrit ainsi Vousfinancer dans une note. Plus de 60% des barèmes reçus sont orientés à la hausse après plusieurs mois de baisse.»

Les taux moyens relevés par le courtier sont ainsi en légère hausse à 1% sur 15 ans, 1,15% sur 20 ans et 1,40% sur 25 ans. Les meilleurs profils peuvent en revanche toujours prétendre à des taux inférieurs à 1%, toutes durées confondues (0,50% sur 15 ans, 0,70% sur 20 ans et 0,90% sur 25 ans).

Les courtiers s’inquiètent d’une généralisation

Pour Cafpi, il ne fait plus de doutes : «ce mouvement haussier va perdurer», prévient le réseau dans une note. Vousfinancer se veut pour l’instant optimiste sur son impact mais prévient qu’il pourrait devenir plus «problématique» si les hausses venaient à se généraliser dans les prochaines semaines, notamment en raison des taux d’usure qui eux continuent de baisser (- 0,07 point sur les durées de 20 ans et plus au 1er octobre).

Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer ce mouvement. En premier lieu, l’OAT 10 ans qui est redevenue positive ces dernières semaines. «Sans incidence au départ, cette hausse commence à avoir une répercussion, minime pour le moment, sur les taux des crédits immobiliers accordés aux particuliers ; les banques souhaitant, en effet, maintenir leur marge», analyse Cafpi.

Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer, se veut plus prudente tant que la durabilité de ce mouvement ne sera pas connue. De fait, difficile pour elle de lier les hausses de barème à la reprise économique, l’inflation ou l’activité de fin d’année des banques, qui, croulant sous les demandes, décalent des dossiers à l’année prochaine.

En dépit de ces hausses, les courtiers se veulent optimistes et rassurants. Pour Julie Bachet : «il est trop tôt pour affirmer que l’ère des taux bas est définitivement terminée». Même son de cloche du côté de Cafpi, dont le président, Olivier Lendrevie, souligne qu'ils «continuent de soutenir les Français dans leurs projets d’acquisition». Les chiffres de l’activité du secteur immobilier présentés par la Fnaim la semaine dernière lui donnent raison.

La production de crédit au plus haut 

Hausse ou baisse des taux d’intérêt, la production de crédit à l’habitat est toujours au plus haut. La Banque de France l’a estimée à 22,1 milliards d’euros au mois de septembre, soit une hausse annuelle de 6,6%. Au total, les encours s'élèvent à 1.194 miliards d'euros. La production devrait toutefois diminuer en octobre : l’institution l’estime à, 19,7 milliards d’euros, «s’inscrivant dans une tendance à la décélération progressive tout en restant à un niveau supérieur à celui du début de l’année 2021», écrit-elle dans une note.