
Caractère abusif d’une clause demandant l’exigibilité anticipée en cas de déclaration inexacte

Une banque a consenti un prêt immobilier à une femme pour financer la construction d'une maison d'habitation à usage de résidence principale.
Dans un arret du 2 mars 2017, la Cour d'appel de Papeete a condamné l'emprunteuse à payer à la caution une certaine somme du fait de « l'insincérité des factures présentées ». Les conditions générales de vente de la banque prévoyait qu’en « cas de déclaration inexacte de la part de l'emprunteur », la banque pouvait notifier à ce dernier l'exigibilité anticipée de toutes les sommes dues au titre du prêt.
La Cour de cassation dans un arrêt du 10 octobre 2018 (n° de pourvoi: 17-20441) annule cette décision estimant que la Cour d’appel devait « rechercher d'office le caractère abusif » de cette clause. Or, celle-ci est « de nature à laisser croire que l'établissement de crédit dispose d'un pouvoir discrétionnaire pour apprécier l'importance de l'inexactitude de cette déclaration et que l'emprunteur ne peut recourir au juge pour contester le bien-fondé de la déchéance du terme ».