Bercy donne un peu d’air aux exploitants touristiques

Le Ministre de l’économie a annoncé un renforcement des mesures d’aides pour les entreprises les plus fragilisées. Objectif : leur permettre de payer leurs loyers.
DR, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances.

Le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, a annoncé lors d’un point presse téléphonique mercredi 24 février le renforcement des mesures d’aides pour les entreprises les plus fragilisées par la crise. Le gouvernement a décidé de prendre en charge une partie de leurs coûts fixes, dans l’objectif de les aider à payer leurs loyers.

Jusqu’à 10 millions d’euros pas mois

Dans le détail, l’Etat assumera « 70 % des charges fixes pour les entreprises de plus de 50 salariés et 90 % des charges fixes pour les entreprises de moins de 50 salariés », a détaillé Bruno Le Maire. Le dispositif sera rétroactif à partir du 1er janvier 2021 et permettra de couvrir l'intégralité des coûts fixes des entreprises pour lesquelles le fonds de solidarité ne suffit pas. Sont éligibles toutes les entreprises générant un chiffre d’affaires mensuel supérieur à un million d’euros mais amputé d’au moins 50 % pour cause de fermeture administrative. Les sociétés de « restauration des communes de station de ski, les loisirs indoor, les salles de sport, les zoos et les thermes » ne seront pas concernées par le seuil de chiffres d’affaires.

Bruno Le Maire a précisé que chaque entreprise pourra recevoir jusqu’à 10 millions d’euros. « C’est un effort absolument considérable qui est fait et qui répond je crois très simplement (…) à une demande qui remonte à plus de trois mois de prise en charge des loyers pour les entreprises les plus importantes », s’est félicité le ministre de l’économie.

Les exploitants touristiques devraient pouvoir payer leur loyer

Concernées par ce dispositif, les résidences touristiques devraient pouvoir se retrouver à nouveau en situation de payer leur loyer. Plusieurs d’entre elles ont pris la décision de suspendre ce versement depuis plusieurs mois, arguant de difficultés financières. C’est le cas notamment du groupe Pierre & Vacances qui devrait avoir à répondre de sa décision devant la justice, mais aussi d’Appart’City, Belambra ou bien encore Odalys.

Malgré ces aides, la partie ne semble pas encore gagnée pour les propriétaires-bailleurs de ces résidences, dont certains se trouvent dans des situations très compliquées. S’il salue cette « première prise en considération de la difficulté des hébergeurs de petite et moyenne taille », le groupe Pierre & Vacances estime qu'elle n’est encore pas « à la hauteur des pertes subies par les grands groupes », comme il l'a confié à Capital.

L'annonce de ce dispositif fait pourtant suite aux discussions entre Bercy et le Syndicat National des Résidences de Tourisme, dont la déléguée générale appelait récemment une telle aide de la part du gouvernement. Avant elle, c'était la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone qui lui demandait d’arbitrer le conflit entre les propriétaires bailleurs et exploitants touristique.