Après la fin de l’encadrement, les loyers ont explosé à Paris

Six mois après l’annulation de la mesure dans la capitale, une enquête de la CLCV constate que les loyers parisiens ont « fortement augmenté ». Plus de la moitié ont dépassé les plafonds de la mesure.

Les bailleurs ont réajusté les prix. Après avoir passé à la loupe 1.000 annonces immobilières pour savoir si les prix des loyers parisiens seraient toujours conformes au dispositif d’encadrement des loyers s’il n’avait pas été annulé par le juge administratif, l’association de consommateurs Consommation, logement et cadre de vie (CLCV)  constate que plus de la moitié des loyers (52 %) sont supérieurs au maximum autorisé, qui aujourd’hui n’a plus cours. Le taux d’annonces conformes était de 61 % en 2017, contre 48 % aujourd’hui. En moyenne, le dépassement est d’environ 128 € par mois, soit 1 536 € supplémentaires par an, et les petits logements et les locations meublées sont les plus touchées, constate l’enquête.

Alors que l’encadrement des loyers dans sa version de la loi Alur est enterrée, une mesure similaire revient via le projet de loi Elan, en cours d’examen au Parlement. Avec des nuances d’envergure, souligne l’association de consommateurs : « outre une application reposant uniquement sur le volontariat, elle prévoit de ne le mettre en place que si le territoire en question connaît ‘des perspectives limitées de production pluriannuelle de logements’ ». 

Ainsi, des collectivités territoriales volontaristes comme Lille ou Grenoble, qui produisent beaucoup de logements, pourraient ne pas avoir la latitutde de mettre en place le dispositif. Une « façon détournée de limiter l’encadrement des loyers à la seule ville de Paris » pour la CLCV, qui  demande que l’encadrement soit « appliqué de façon automatique dans l’ensemble des zones tendues ».