
Une fusion d’études à valeur ajoutée

Deux structures de notaires - la SCP Bonnart Adler Lavisse et Maître et la SCP Egasse Canales Ferrand Lemetti (étude ECFL), fusionnent pour créer « 137 Notaires », une référence à l’adresse où sont situés les locaux de cette étude, le 137 rue de l’Université dans le VIIe arrondissement de Paris. « Juridiquement, la fusion interviendra une fois les derniers arrêtés publiés par le ministère de la Justice d’ici quatre mois », explique Thibaut Egasse, associé de la nouvelle étude, qui regroupera 70 professionnels du droit (essentiellement clercs ou notaires salariés), dont 18 notaires.
Structure multi-offices. Dans un premier temps, les huit associés ont créé une SPFPL dans laquelle ils ont apporté la totalité de leurs études, pour ensuite les fusionner et créer une structure multi-offices en vue de déployer un panonceau dans un autre secteur (1). L’étude ECFL avait en effet fait une demande de création d’office dans le cadre de la loi dite Macron, étude dont une partie du capital a depuis été cédée à titre personnel à Jérôme Le Breton et Catherine Tréjaut. Ceux-ci ayant quitté Le Breton & Associés, pour créer Le Breton Notaires, ils deviennent donc associés avec 137 Notaires, et sont installés avec ce nouveau panonceau avenue George V, à proximité des Champs Elysées (2). Ces deux notaires sont au cœur des problématiques de la clientèle anglo-saxonne, les équipes de 137 Notaires pouvant leur apporter un appui opérationnel en cas de besoin. La nouvelle étude envisage déjà de demander une autre création d’office pour acquérir une spécialisation supplémentaire.
Nouveaux profils. 137 Notaires reste attaché au « notariat traditionnel » structuré autour de trois activités : les particuliers (droit immobilier et droit de la famille), la promotion immobilière et l’immobilier complexe, et enfin le financement et la structuration bancaire.
L’office a recruté trois collaboratrices issues de différents secteurs pour structurer davantage le service aux particuliers : Claire Tardy, qui a travaillé pour le family office Intuitae ; Véronique Mas, collaboratrice au Crédit foncier pendant 25 ans ; Audrey Heintz, auparavant avocate au barreau de Metz. « Nous avons envie d’aller vers plus de conseil, car actuellement le notaire est encore vu comme un producteur d’actes. Le conseil doit être le pan principal de notre activité, et l’acte l’accessoire », souligne Thibaut Egasse.
Concurrence plus importante. En l’occurrence, et alors que le décret sur la sollicitation personnalisée vient de sortir (3), l’associé estime aussi que le notariat doit inventer de nouvelles manières de se vendre : « La profession a beaucoup communiqué sur le fait que chez le notaire, le conseil est gratuit, ce qui chez certains clients peut donner l’impression qu’il ne vaut pas grand-chose. Désormais le modèle économique a été revu par le gouvernement, la concurrence est de plus en plus importante, c’est pourquoi nous devons proposer une expertise encore plus technique et répondre aux clients qui demandent un service avec toujours plus de valeur ajoutée ».
(1) Loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques. Décret n° 2016 - 883 du 29 juin 2016 relatif aux sociétés d’’exercice des professions d’huissier, de notaire et de commissaire-priseur.
(2) L’étude de notaires « Dequesne, Le Falher & Associés » - précédemment dénommée « Le Breton et associés » - s’est rapprochée de Lacourte et Associés pour former Lacourte groupe.
(3) Décret n°2019-257 du 29 mars 2019,
JO du 31. Voir aussi L’Agefi actifs, n°747, p. 13.