Chambre professionnelle

Une femme à la tête de la CNCIOB

Christelle Molin-Mabille remplace Loïc Delavaud à la présidence de la CNCIOB 
Elle entend valoriser l’image de la profession avec des actions de communication 
Christelle Molin-Mabille, présidente de la CNCIOB

Christelle Molin-Mabille, 48 ans, a été élue présidente de la Chambre nationale des conseils intermédiaires en opérations de banque (CNCIOB), début décembre 2018. Elle succède à Loïc Delavaud. Issue du monde de la banque, elle exerce le métier de courtier en financements immobiliers depuis 8 ans et a créé sa propre société. Elle est aussi formatrice. La CNCIOB représente aujourd’hui environ 520 structures, soit 800 professionnels, qui sont principalement des courtiers, mais aussi des professionnels du financement et des services de paiement.

Groupes de travail. Christelle Molin-Mabille poursuit l’objectif d’apporter une meilleure représentation aux courtiers, les accompagner sur la partie réglementaire, mais aussi valoriser la profession auprès des consommateurs. Dans ce contexte, la CNCIOB s’est organisée autour de plusieurs groupes de travail. L’un d’entre eux vise à faire évoluer le code de déontologie « pour mettre en avant la qualité des membres auprès des consommateurs, mais aussi des établissements de crédit ». Un autre groupe de travail accompagne les nouveaux professionnels afin que leurs pratiques soient en conformité avec les statuts réglementaires. Les deux derniers groupes sont consacrés à la formation obligatoire et la création d’actions de communication pour le grand public. Dans ce cadre, la CNCIOB prévoit de diffuser une vidéo de présentation de la profession au début de l’année, puis de mettre en scène dans des formats plus courts appelés « Minutes de la CNCIOB » des aspects du métier.

Formation en région. A partir du deuxième semestre, la chambre professionnelle va aussi mettre en place les « Matinées de la CNCIOB » pour former ses adhérents en région sur des sujets concrets. « Nous voulons aborder de nouveaux sujets réglementaires en les considérant plus comme des leviers de business que comme des contraintes », explique Christelle Molin-Mabille, citant par exemple l’intérêt pour les clients de choisir une SCI à l’IR ou une SARL de famille ou l’impact de l’Orias dans la vie de courtier.
 Et pour la nouvelle présidente, l’obligation, à partir du 1er janvier 2021, d’adhérer à une association professionnelle agréée pour les IOB (comme c’est le cas pour les CIF actuellement et comme annoncé pour les courtiers d’assurance l’an prochain par Bercy) va amener plus de clarté en termes de réglementation pour les professionnels et davantage de protection pour les consommateurs. Elle reconnaît cependant être inquiète car, depuis un an, la chambre reçoit « beaucoup de témoignages » de courtiers indépendants qui se voient retirer leur convention de partenariat avec les banques pour que celles-ci réduisent leur coût : les professionnels ne peuvent plus matériellement respecter la réglementation et proposer plusieurs offres de crédit. « Les petites structures vont être amenées à se regrouper », estime-t-elle. Le syndicat est en train d’engager une réflexion avec des partenaires bancaires pour trouver une solution.

TSCA. Une autre hausse pénalise cette fois-ci « doublement les consommateurs » : celle de la taxe spéciale sur les conventions d’assurances (TSCA). En effet, avec la loi de finances pour 2019, les contrats souscrits à compter du 1er janvier seront assortis d’une taxe de 9 % sur toutes les garanties, y compris décès et non plus sur les seules garanties incapacité, invalidité et perte d’emploi. Selon Christelle Molin- Mabille, cette hausse « sera probablement impactée sur les cotisations des emprunteurs » et elle « limitera l’accès au crédit aux foyers les plus modestes, mais aussi aux seniors ». Aussi, « l’intérêt de profiter de la loi Hamon et de l’amendement Bourquin deviendra de moins en moins pertinent ». En revanche, la présidente voit en la possibilité pour les IOBSP d’orienter des emprunteurs vers les intermédiaires en financement participatif (IFP), dans le projet de loi Pacte, l’occasion d’organiser « une vraie collaboration entre ces deux métiers ».