Tube en tête…

L'édito du rédacteur en chef de l'Agefi Actifs Jean-François Tardiveau, paru dans notre dernier numéro papier.

Le titre d’un film vaudrait-il mieux, lui aussi, que de longs discours ? Toujours est-il que le monde de la finance, qui adore se faire peur, évoque régulièrement avant la torpeur des mois de juillet et d’août un possible « été meurtrier » – en référence à l’œuvre cinématographique de Jean Becker sortie en 1983. Il est vrai que depuis août 2007 et le début de la crise des subprimes, au cours de laquelle la réalité a largement dépassé la fiction, les esprits ont été durablement marqués.

Cette année, ceux qui ont crié au lLe titre d’un film vaudrait-il mieux, lui aussi, que de longs discours ? Toujours est-il que le monde de la finance, qui adore se faire peur, évoque régulièrement avant la torpeur des mois de juillet et d’août un possible « été meurtrier » - en référence à l’œuvre cinématographique de Jean Becker sortie en 1983. Il est vrai que depuis août 2007 et le début de la crise des subprime, au cours de laquelle la réalité a largement dépassé la fiction, les esprits ont été durablement marqués.Cette année, ceux qui ont crié au loup en ont été pour leurs frais. Entre les publications de résultats trimestriels satisfaisants des entreprises en juillet et le comportement des banques centrales, rien sur le plan économique n’a semblé en mesure de venir affoler les places financières. Soyons cependant honnêtes, ces dernières semaines ont vu le retour d’un élément d’instabilité, pour ne pas dire d’inquiétude, des marchés : le risque géopolitique. En cause, les tensions entre la Corée du Nord et les Etats-Unis. Le différend entre les deux pays n’est pourtant pas nouveau. Ce qui l’est plus, en revanche, c’est le ton et les invectives du locataire de la Maison-Blanche - sur certains points aussi violentes que celles auxquelles son homologue nord-coréen nous avaient habitués - qui ont pu faire craindre le pire.

Si la récente mais relative désescalade a permis aux marchés de souffler, l’événement aura été à l’origine du retour de la volatilité, la grande absente de ces derniers mois. Et ce n’est peut-être pas fini si l’on met aussi en perspective les interrogations qui pèsent sur la possibilité pour Donald Trump de mener à bien son programme fiscal, ou encore les rumeurs sur son éventuelle démission. Pour l’heure, la valse-hésitation des indices est nette avec un S&P 500 qui aura fini quatre fois dans le vert et autant dans le rouge à la fin de chaque semaine en juillet et en août (chiffres au 23/08/2017). Quant au CAC, il  n’aura pas fait exception en progressant de 1,40 % la première semaine d’août, puis en baissant de 2,74 % la deuxième, pour remonter de 1,05 % la troisième. Le tout pour réaliser un quasi-surplace depuis le début juillet (-0,85 %).
A propos de la France, il n’est pas sûr qu’outre les tensions géopolitiques, il ne faille faire face à des tensions... politiques. La ministre du Travail et son équipe ayant œuvré cet été pour présenter d’ici peu une réforme du Code du travail, on sait d’ores et déjà que des manifestations, grèves et autres mouvements sociaux d’ampleur seront de la partie. Si l’on ajoute que la hausse de la CSG de 1,7 point annoncée par le candidat Macron en compensation de la suppression de cotisations salariales censée redonner 7 milliards d’euros de pouvoir d’achat aux actifs interviendra bien dès janvier 2018, mais que la baisse des cotisations salariales maladie et chômage se fera en deux temps, l’opposition parlementaire devrait aussi retrouver de la voix. Bref, pour illustrer ce à quoi l’on peut s’attendre d’ici à l’automne, un titre non pas cinématographique mais musical des années 80 vient très vite à l’esprit : « L’été s’ra chaud »…          
 

oup en ont été pour leurs frais. Entre les publications de résultats trimestriels satisfaisants des entreprises en juillet et le comportement des banques centrales, rien sur le plan économique n'a semblé en mesure de venir affoler le plan de route des places financières. Soyons cependant honnêtes, ces dernières semaines ont vu le retour d’un élément d’instabilité, pour ne pas dire d’inquiétude, des marchés : le risque géopolitique. En cause, les tensions entre la Corée du Nord et les Etats-Unis qui auront tenu en haleine le monde. Certes, le différend entre les deux pays sur fond de menaces nucléaires n’est pas nouveau. Ce qui l’est plus, en revanche, c’est le ton et les invectives du locataire de la Maison-Blanche – sur certains points aussi violentes que celles auxquels son homologue nord-coréen nous avaient habitués – qui a pu faire craindre le pire.
Si la récente désescalade a permis aux marchés de souffler, l’événement n’aura toutefois pas été sans conséquence puisqu’il aura été à l’origine du retour de la volatilité, la grande absente de ces derniers mois. Et ce n’est peut-être pas fini si l’on met en perspective les interrogations qui pèsent sur la possibilité pour Donald Trump de mener à bien son programme fiscal, ou encore les rumeurs sur son éventuelle démission. Pour l’heure, la valse-hésitation des indices est nette avec un S&P 500 qui aura fini quatre fois dans le vert et autant dans le rouge à la fin de chaque semaine en juillet et en août (*). Quant au CAC, il  n’aura pas fait exception en progressant de 1,40 % la première semaine d’août, puis en baissant de 2,74 % la deuxième, pour remonter de 1,05 % la troisième. Le tout pour réaliser un quasi-surplace depuis le début juillet (-0,85 %).

A propos de la France, il n’est pas sûr qu'outre les tensions géopolitiques, il ne faille faire face à des tensions... politiques. La ministre du Travail et son équipe ayant œuvré cet été pour présenter d’ici peu une réforme du Code du travail, on sait d’ores et déjà que des manifestations, grèves et autres mouvements sociaux d’ampleur seront de la partie. Si l’on ajoute que la hausse de la CSG de 1,7 point annoncée par le candidat Macron en compensation de la suppression de cotisations salariales censée redonner 7 milliards d’euros de pouvoir d’achat aux actifs interviendra bien dès janvier 2018, mais que la baisse des cotisations salariales maladie et chômage se fera en deux temps pour maintenir à Bercy des marges de manœuvres budgétaires, l’opposition parlementaire devrait aussi retrouver de la voix et du grain à moudre. Bref, pour illustrer ce à quoi l’on peut s’attendre dans l’Hexagone dans les semaines à venir, un titre non pas cinématographique mais musical du début des années 80 vient très vite à l’esprit : « l’été s’ra chaud »…       
   
(*) Chiffres au 23/08/2017.