
Sergio Ermotti va devenir président de Swiss Re

Le directeur général d’UBS, Sergio Ermotti, est sur le point de devenir président du groupe d’assurances Swiss Re. Cela sera effectif une fois qu’il aura démissionné de la banque où il est actuellement en poste, indiquait lundi l’agence Reuters, citant trois sources proches. Il devrait rejoindre Swiss Re en 2021, pour remplacer Walter Kielholz. Lundi soir, aucun des deux groupes n’avait commenté les informations de l’agence de presse.
Walter Kielholz avait rejoint le conseil d’administration de l’assureur depuis 1998, et en avait pris la présidence en 2009. Son arrivée intervient après une année difficile pour le groupe, dont les profits - 727 millions de dollars (674 milliards d’euros) de chiffre d’affaires - ont été entamés par les catastrophes naturelles aux Etats-Unis, au Japon et en Australie. Walter Kielholz affiche à son passif «des négociations avortées avec le conglomérat japonais Softbank, puis une introduction en Bourse avortée», pointe le Financial Times, mais il a bouclé un accord de vente de sa filiale ReAssure, sixième assureur vie du Royaume-Uni, à Phoenix Group, pour 3,25 milliards de livres sterling (3,85 milliards d'euros).
Ralph Hamers, son successeur. Des signes avant-coureurs annonçaient déjà le départ de Sergio Ermotti de la plus grande banque suisse : cette dernière avait annoncé son départ le mois dernier. Elle avait déjà nommé Ralph Hamers, directeur général de la banque néerlandaise ING, pour lui succéder en fin d’année, à compter du 1er novembre. Un recrutement qui avait déjà alimenté les spéculations sur le plan de carrière de Sergio Ermotti : des observateurs le voyaient déjà remplacer Axel Weber, le président de la banque suisse UBS, qui a dit compter rester en poste jusque 2022.
En tous cas, cela marque un tournant pour Sergio Ermotti, qui va diriger un assureur pour la première fois de sa carrière. Il a fait ses débuts en tant que banquier d’investissement chez Merrill Lynch, puis a effectué un court passage chez UniCredit, avant de rejoindre UBS en 2011. Il en était devenu directeur général plus tard dans l’année, après la démission de son prédécesseur. En neuf ans, il a su faire «pivoter» la banque d’investissement vers la gestion de patrimoine, qu’UBS s’apprête à refondre.
Son arrivée chez Swiss Re se déroule dans un contexte agité, où plusieurs banques européennes tentent de trouver une nouvelle génération de dirigeants. Sur les seuls trois derniers mois, les deux tiers des 15 plus grosses banques européennes cotées ont vu leur dirigeant partir, ou se préparent à trouver le prochain.