
Rémunération : des initiatives de partage

La plate-forme en ligne Many for Money se présente comme un promoteur de « deals groupés de placements financiers ». Elle offre une sélection d’une dizaine de placements représentant des investissements prudents, équilibrés ou dynamiques. Qu’il s’agisse d’OPCVM, de gestion indicielle ou de produits structurés, les supports qui sont associés restent à la main de sociétés de gestion bien connues.
Parmi les achats proposés sur le site, un « pack défensif » est par exemple accessible à compter de 250.000 euros. Il se compose d’un tracker Lyxor à hauteur de 10 %, une part identique est placée sur le fonds Carmignac Patrimoine et le solde est investi sur le fonds en euros Netissima du contrat E-Novline. C’est E-Cie Vie, la filiale de Generali, qui est associée au projet. Mais l’ouverture à d’autres compagnies est envisagée pour le début d’année prochaine. « Ces deals seront alors sponsorisés par nos partenaires asset managers en vue de communiquer sur leur offre », précise Quentin Nansot, le fondateur de Many for Money, un ancien dirigeant d’Adequity France. La plate-forme travaille sur le sujet avec l’agrégateur Budget Insight (L’Agefi Actifs n°671, p. 12).
Transparence.
En s’alignant sur la stratégie des nouveaux acteurs du web, type robo-advisor (L’Agefi Actifs n°656, p. 16), ou de certaines sociétés de gestion à l’image d’Athymis (L’Agefi Actifs n°680, p.35), le projet mise, entre autres, sur une certaine transparence. Ce qui implique pour son promoteur la mise en ligne d’une liste détaillant les commissionnements reversés par les sociétés de gestion. Sauf que le document en question ne figure pas sur la plate-forme. « Il s’agit d’une solution temporaire, Generali ne souhaitant pas qu’il soit communiqué sous cette forme, en accès libre. Nous étudions en revanche un autre moyen de remettre ces informations au client, au moment de la souscription par exemple », explique le responsable.
D’après lui, la solution s’adresse en premier lieu aux particuliers et n’a pas vocation à court-circuiter les conseillers en gestion de patrimoine. « Many for Money ne rembourse pas l’intégralité des commissions perçues au souscripteur, souligne Quentin Nansot. En revanche, chaque année, nous lui verserons un bonus qui sera déduit de ce commissionnement. Ce bonus est défini pour chacune des opérations qui sont d’ailleurs limitées dans le temps et pour des montants compris entre 10.000 et 100.000 euros par investisseur. » Le paiement de ce bonus est d’ailleurs conditionné à un an de présence sur l’opération. Cet avantage est perdu en cas d’arbitrage durant la période.
Formalisation du conseil.
Reste à savoir comment l’obligation de conseil est formalisée. La plate-forme indique qu’elle rappelle à son client son profil investisseur et la recommandation d’allocation par classe d’actifs. « Au besoin, compte tenu de son profil, nous l’alertons dès que son projet d’investissement ne correspond plus à son profil investisseur mais c’est lui qui prend alors ses responsabilités », poursuit le fondateur. Many for Money prévoit de proposer à ses clients un nouveau deal par an. « A côté, une nouvelle préconisation d’allocation lui est adressée chaque année. Elle est facturée 0,25 % contre 1 % en règle générale », détaille Quentin Nansot.
Si la souscription est réalisée en ligne, elle peut être assistée par un conseiller présent par téléphone. Des contacts sont également pris avec des conseillers en gestion de patrimoine chargés de répondre à des demandes spécifiques en matière de suivi global. Ceux-ci se rémunèreront par voie d’honoraires. La plate-forme ambitionne d’ailleurs de développer ces partenariats. « Nous prévoyons de facturer l’acquisition du client dans le cadre d’un accord de co-courtage à une fois l’encours avec un minimum de 100 euros par client », conclut le responsable. Une levée de fonds est envisagée en 2017.