
Présidentielle : l'Anacofi prépare une guerre de position

Avec ses six chapitres et ses 116 propositions, la note de positionnement de l'Anacofi va donner du grain à moudre aux candidats à la présidentielle. Besoins des métiers de la gestion de patrimoine et du courtage, immobilier, fiscalité, finance d'entreprise ou plan de relance... Le travail de synthèse de la première association de CIF issu des travaux de commissions, des conseils d'administrations, des études et des réponses première association de CIF se déploit tous azimuts.
Que les prétendants à la fonction suprême se rassurent, les élus de l'Anacofi mettent en avant les dix points les plus cardinaux pour l'association :
- Ne pas remettre en question le modèle économique des CGP. «Il est nécessaire d’éviter d’envisager la fin des rétrocessions au moment où ces dernières viennent en pleine crise de démontrer qu’elles permettent de conserver des entreprises, qui même affaiblies, maintiendront des emplois locaux et d’assurer un accompagnement des citoyens et des entreprises conseillés en pleine difficulté, alors que tout autre modèle amènerait à un carnage à tous les niveaux», martèle l'association. Si le modèle n'a pas subi d'attaque frontale cette année, la Commission européen l'interroge dans le cadre de sa stratégie pour les investisseurs particuliers et la commission des finances du Sénat avait demandé une réglementation plus sévère fin 2021.
- Dans la même logique, ne pas interdire un mode de rémunération accepté par le client.
- Troisième proposition dans cette veine, ne pas plafonner les rémunérations, notamment en immobilier de défiscalisation, ce qui conduirait selon l'Anacofi à un effondrement de la collecte.
- Mettre fin à l'inaction des autorités et du législateur sur l'assèchement des rémunérations, voir le refus de reconnaissance des mandats des IOBSP par les banques. «Rien ne bouge depuis bientôt 10 ans sur ce texte et personne des autorités ne semble se soucier de ce sujet pourtant majeur et pleinement défavorable au citoyen consommateur», dénonce l'Anacofi.
- Traquer la pratique illégale des métiers de CGP, requête à laquelle la réforme du courtage devrait partiellement répondre.
- Repenser la logique d'analyse et d'approche du risque des produits d'investissement et des clients, en revisant l'approche européenne.
- Ne pas exposer les CIF et les IOBSP qui traitent du financement à la fusion à un vide juridique, et s'assurer qu'ils ne subissent pas plus de contraintes que les professionnels de la fusion/acquisition.
- Transformer l'article 150-0 D ter du code général des impôts (CGI) qui prévoit un abattement sur les gains de cessions destinés aux dirigeants de PME qui partent en retraite pour favoriser la transmission d'entreprise. Le cédant serait encouragé à céder plus vite grâce à une dégressivité de l'abattement et à un alourdissement de la fiscalité des plus de 65 ans, et le cadeau fiscal serait partagé entre cédant et repreneur.
- Mettre en place un observatoire public-privé du logement, avec des données «sérieuses», avec un dispositif unique intégrant le neuf et l'ancien.
- Eduquer les Français à la finance et au développement de l'entreprise, et les entrepreneurs à la gestion d'entreprise.
Un sujet de taille se distingue par son absence alors même qu'il est sous le feux des projecteurs pour son aspect niche fiscale dans les transmissions : l'assurance vie. «Nous avons dû constater qu’aucune position majoritaire claire n’avait été trouvée, dans aucune commission de travail, confesse l'Anacofi. Nous surveillerons cependant les propositions des uns et des autres et y réagirons le cas échéant.»