Capital-investissement

Nouvelles ambitions pour le non-coté de Massena

Massena Partners a décidé de donner une nouvelle identité à son activité dans le non-coté
Le fondateur du groupe a créé Essling Capital, une société de gestion agréée en France

Les activités dans le non-coté ne sont pas nouvelles pour Massena Partners. La société de gestion, agréée au Luxembourg, a en effet été créée en 1989 par Frank Noël-Vandenberghe et a, depuis son origine, toujours adopté une vision qu’elle qualifie « d’opportuniste » sur les opérations de capital-investissement. Mais aujourd’hui, le gestionnaire veut éclairer son savoir-faire dans ce domaine d’un jour nouveau. Il a donc décidé de séparer ses activités de gestion traditionnelles et de conseil et celles dans le non-coté en créant une nouvelle société de gestion, Essling Partner. Cette dernière, détenue à majorité par Frank Noël-Vandenberghe, est dirigée opérationnellement par Michele Mezzarobba, associé de la nouvelle structure et anciennement responsable des investissements en fonds propres de Paris-Orleans (aujourd’hui Rothschild & Co).

Pour son démarrage, Essling s’est vu confier le milliard d’euros que constituait le non-coté sur le total de deux milliards que gérait Massena. A noter que parmi les actifs administrés par Essling figurent les 300 millions d’euros en immobilier gérés par le groupe.

Identification.

Pourquoi une telle décision ? Principalement pour clarifier l’offre en private equity de la société et mieux pouvoir la développer. « Les banques privées pouvaient hésiter à faire appel à Massena Partners car elles voyaient parfois en la société un de leur concurrent. Et les investisseurs institutionnels, de leur côté, avaient du mal à engager une relation avec une société de gestion qui n’était pas exclusivement dédiée au capital-investissement », explique Michele Mezzarobba. Aujourd’hui, avec une société de gestion traditionnelle agréée au Luxembourg – Massena Partners – et une société de gestion de capital-investissement agréée en France – Essling Capital –, le gestionnaire s’estime mieux armé pour conquérir de nouveaux clients, aussi bien privés qu’institutionnels. Sur ces derniers, le groupe dispose d’ailleurs d’un levier important car ils ne pèsent que pour 5 % de ses actifs, la grande majorité de la clientèle historique étant constituée par des particuliers fortunés.

Offre différenciante.

Pour le lancement de la société, outre la reprise des fonds gérés par Massena, Essling a voulu proposer une offre différente de ses concurrents en lançant un véhicule de co-investissement, pensé comme un produit millésimé. Ce fonds investit en qualité de minoritaire aux côtés de fonds qui prennent la majorité des parts dans les sociétés dans lesquelles ils s’engagent. « Nous investissons dans toutes les zones géographiques, avec des capital-investisseurs le plus souvent locaux », explique Michele Mezzarobba.

Mais plutôt que d’élaborer son offre, comme c’est traditionnellement le cas, à partir d’engagements de clients sur plusieurs années qui doivent être honorés par des appels de fonds au fur et à mesure des investissements, le gestionnaire a conçu un système annuel d’engagement. « Dans ces fonds, qui seront lancés pour chaque millésime, le client s’engage sur un an. De notre côté, nous nous engageons à investir ces sommes pendant cette période ou, si ce n’est pas le cas, lui rendre les sommes non investies. Chaque année, les clients peuvent revoir les sommes qu’ils sont prêts à mobiliser pour les douze mois suivants. Finalement, la durée de vie de chaque fonds n’est que de six à huit ans, contre plus de dix ans sur les véhicules traditionnels où la période d’investissement peut s’étaler sur plusieurs années », explique Michele Mezzarobba. Chaque véhicule – le premier était sous la forme de commandite, les suivants adopteront le régime de Sicar luxembourgeoises) – a vocation à avoir une taille de 100 millions d’euros pour des clients en mesure d’apporter au minimum 500.000 euros (la moyenne des investissements pour le premier fonds lancé est de un million d’euros).

Développements.

Pour l’avenir, Essling ne cache pas ses ambitions et espère doubler la taille de ses encours sous gestion à horizon quatre ans. La société se définit comme une plate-forme d’investissement dans le non-coté et n’exclut pas le développement externe, avec la possibilité d’augmenter le nombre d’associés. La société compte aussi développer son offre de produits dans les prochaines semaines, notamment avec la création d’un nouveau FPCI.