
Meilleurtaux renoue avec la rentabilité pour mieux être cédée
Comme annoncé il y a un an, la société devrait afficher, au prix d’une importante restructuration, bilan d’une remise en question de son modèle opérationnel, un résultat d’exploitation quasiment à l’équilibre en fin d’année. Pourtant numéro deux du marché derrière son concurrent Cafpi, le courtier en crédit immobilier n’a jamais été rentable depuis sa création en 1999.
Acquis par BPCE en 2007, Meilleurtaux, toujours à vendre à l’heure actuelle, est « disposé à examiner toute marque d'intérêt », selon son directeur général, Hervé Hatt. L'actionnaire n'aurait en revanche prévu « aucun calendrier » pour se défaire de cette participation jugée « non stratégique ».
Une année de transition.
Connu du grand public essentiellement par son site internet, Meilleurtaux a pourtant une présence commerciale significative sur le territoire, à la fois en termes de salariés (première agence créée en 2001) et de franchisés (première agence créée en 2006). Mais voilà, le modèle initial, basé sur un réseau de succursales, n’était pas rentable. En cause, des charges fixes trop élevées qui grevaient le résultat d’exploitation (-14,5 millions d’euros en 2009, -10,6 millions d’euros en 2010, -9,4 millions d’euros en 2011).
Engagé en début d’année, le vaste programme de restructuration de l'entreprise commence visiblement à porter ses fruits puisqu'en décembre, le résultat d’exploitation ainsi que le résultat net devraient s'approcher de l’équilibre.
La transformation, qui a donc naturellement porté sur le réseau salarié, a impliqué la fermeture de 33 succursales pour devenir un réseau 100 % franchisés - dont les droits d’entrée oscillent entre 30.000 et 60.000 euros et la redevance entre 5 et 10 % du chiffre d’affaires. Un modèle privilégié à celui d’un réseau d’agents commerciaux car jugé « plus stable » et davantage « compatible avec le statut de courtier que Meilleurtaux sera vraisemblablement amené à choisir » (1).
Aussi, de 336 en début d’année, le nombre de franchisés passera à 430 en fin d’année (soit l'équivalent de 160 franchises). Parallèlement, le nombre de salariés diminuera de 279 en janvier 2012 à 111 en décembre 2012 (répartis entre le siège, lui-même redimensionné, et les deux plates-formes téléphoniques du Havre et de la Défense).
Relais de croissance.
En attendant que se manifestent les possibles acquéreurs, Meilleurtaux compte poursuivre son développement. Rémunérée par les banques - ainsi que par les clients lorsque ceux-ci passent par l'intermédiaire d'un conseiller en agence - à hauteur de 1 % du montant du prêt accordé, la société ne tire pas ses revenus uniquement de son activité de courtage de crédit immobilier. Depuis l'entrée en vigueur de la loi sur le crédit à la consommation en juillet 2010, qui permet à un emprunteur, quel que soit l'établissement qui octroie le crédit, d'adhérer à l'assurance de prêt de son choix, cette activité constitue un levier de croissance de plus en plus important (+25 % en un an). En effet, alors que le courtier est rétribué par les banques prêteuses de manière équivalente, que l'emprunteur souscrive ou non l'assurance de prêt du groupe avec le crédit, il reçoit en revanche une commission sur les délégations d'assurance.
Meilleurtaux mise également sur une offre élargie concernant le rachat de crédit et le crédit à la consommation.
(1) Le décret applicable aux IOBSP (intermédiaires en opérations de banques et en services des paiement) imposera aux acteurs à partir de janvier 2013 de choisir entre quatre statuts : courtier, mandataire exclusif mandaté par une banque, mandataire non exclusif mandaté par plusieurs banques, mandataire de mandataire.