
« Les CGPI doivent concentrer leur action sur un canal sans s’éparpiller »

L’Agefi Actifs. - Les réseaux sociaux ont-ils intégré l’univers professionnel des CGPI ?
Guillaume Rovère. - Avant d’en arriver aux réseaux sociaux, il faut d’abord franchir l’étape de l’équipement internet, ce qui n’est pas encore le cas pour plus d’un cabinet sur deux. Quant à ceux qui disposent d’un site, soit environ 46 %, très peu ont cherché à l’optimiser pour le rendre visible. Google a expliqué récemment que tout ce qui était « no mobile friendly » serait exclu de son référencement. Si les comportements ne changent pas, on peut pronostiquer que seuls 10 % des cabinets survivront dans la jungle du web dans quelques mois. Sur les réseaux sociaux, nous assistons à une absence quasi générale des CGPI. Jusqu’à présent, les cabinets ne les percevaient pas comme des canaux de prospection et encore moins de conseil, avançant qu’il s’agissait d’une perte de temps. Etre présent sur les réseaux sociaux suppose en effet de consacrer du temps ou bien de recruter ou encore de passer par un prestataire. Souvent la digitalisation pour les CGPI se vit par un intermédiaire via l’achat de leads.
Y a-t-il des évolutions récentes de comportement ?
- Nous commençons, il est vrai, à repérer des CGPI qui s’intéressent aux réseaux sociaux, notamment à la suite des démarches « digitales » entreprises par les grands réseaux d’assurances, à commencer par Axa et Allianz. Les CGPI constatent que les agents disposent, ou sont sur le point de disposer, d’une puissance de feu considérable. Si les compagnies misent sur les réseaux sociaux pour leurs réseaux captifs, peut-être existe-t-il derrière un potentiel de développement, se disent-ils. D’autant que mettre en place une stratégie digitale ne nécessite pas forcément de gros moyens. Les réseaux sociaux ont cet avantage de pouvoir démultiplier la parole avec des outils relativement simples. Certains professionnels libéraux arrivent à l’utiliser pour créer un vrai canal d’affaires.
Quels sont justement les véhicules les plus adaptés pour les CGPI ?
- Un cabinet n’a pas besoin d’être présent sur tous les réseaux sociaux. Mieux vaut investir un canal et s’y tenir plutôt que de s’éparpiller sur plusieurs à la fois et finir par ne les alimenter qu’épisodiquement au risque de tuer la communication. Pour ma part, je prendrais l’option de Linkedin sur lequel il y a un retour et une vraie dynamique. Linkedin peut relayer des infos lorsque les cabinets participent à des groupes et arrive à donner une audience assez rapidement avec de vrais contacts. N’oublions pas que les profils présents sur Linkedin correspondent aux clients des CGPI. Il y en effet beaucoup de cadres, de dirigeants et de professions libérales.
Quel est dans ce contexte l’apport d’Assurdeal ?
- Nous partons du principe qu’un CGPI seul sur internet peut difficilement lutter contre les mastodontes que sont les banques et les organismes d’assurances. Nous avons ainsi imaginé un annuaire et une bibliothèque avec beaucoup de pages de contenus indexées. Il y a un peu plus de deux semaines, AssurDeal a lancé Investissement-Patrimonial.fr, une plate-forme dédiée aux indépendants du patrimoine centrée sur le web to store qui apporte un site internet « responsive design » à chaque CGPI qui en fait la demande.Nous disposons déjà de 37.000 pages indexées sur Google en sachant que son équivalent pour le courtage d’assurance assureur-conseil.fr dispose de 290.000 pages indexées. Pour l’instant, le contenu est rédigé par les partenaires. Ainsi OPCVM360 alimente la partie information financière. D’autres partenaires vont nous rejoindre sur la partie immobilier et assurance/stratégie patrimoniale. L’indépendant, pour être visible, peut s’inscrire sur le portail et bénéficier d’un site gratuit sur lequel il pourra exposer simplement son entreprise. Une interface va être développée pour automatiser la gestion du contenu de la bibliothèque qui sera ensuite publié sur les outils web du CGPI – blogs, Linkedin, Twitter…A partir d’un abonnement mensuel, le cabinet détermine son mode d’alimentation. Deux possibilités s’offrent alors à lui : soit il gère lui-même le contenu, soit il nous en délègue la gestion, c’est-à-dire le contenu à publier et la périodicité.