Les CGP peu inquiétés par la gestion passive

Natixis Global Asset Management présente son étude annuelle réalisée par Core Data Research.
Les conseillers français restent convaincus des atouts de la gestion active.

Le centre de recherches «Durable Portfolio Construction» de Natixis Global Asset Management publie aujourd’hui son étude annuelle réalisée par Core Data Research auprès de 2.500 conseillers financiers dans le monde, dont 150 français. Cette année, parmi les points saillants de cette étude, plusieurs ont trait à l’utilisation de la gestion passive dans les portefeuilles.

Distinction claire. En premier lieu, Mehdi Rachedi, directeur de la distribution externe France et Monaco chez Natixis Global Asset Management, constate que «la plupart des conseillers distinguent très bien quels avantages et inconvénients peuvent présenter, chacune de leur côté, la gestion active et la gestion passive». L’objet n’est pas d’opposer gestion active et gestion passive car, selon les résultats de l’étude, «les investissements indiciels peuvent trouver leur place dans la construction des portefeuilles diversifiés», mais les conseillers en gestion de patrimoine (CGP) restent convaincus que «la gestion active surperforme la gestion indicielle à plusieurs égards», notamment grâce à sa capacité de générer de l’alpha – c’est-à-dire une surperformance par rapport aux indices – et aux opportunités de diversification qu’elle peut offrir en donnant accès à des stratégies alternatives ou décorrélées qui ne sont pas forcément disponibles à travers les indices. «Faible coût ne signifie pas forcément faible risque», met en garde Mehdi Rachedi. Et c’est aussi l’avis des CGP français qui estiment, pour 84 % d’entre eux, que «les investisseurs ne sont pas tout à fait conscients des risques liés à la gestion indicielle».

Les robo-advisors partenaires. Autre enseignement de cette étude, les robo-advisors, qui proposent généralement des solutions d’allocations basées sur des produits passifs, sont perçus, par les conseillers en gestion de patrimoine, davantage comme des partenaires que comme des concurrents directs. Ainsi, 82% des CGP estiment que «les robo-advisors ne rendront pas obsolète leur business modèle, qui est basé sur un conseil personnalisé».

Et si 84 % des conseillers en France pensent que ces robo-advisors «sont incapables de proposer l’allocation d’actifs tactique indispensable, en particulier dans un contexte de marchés baissiers ou volatils», ils sont tout de même 56 % à penser que «les sociétés équipées de ce type de plate-forme automatisée auront un avantage concurrentiel sur les autres».  

Mehdi Rachedi constate donc que «les conseillers estiment que les robo-advisors ne pourront répondre aux besoin des clients que s’ils sont accompagnés par un conseil personnalisé au-delà de la simple allocation d’actifs. Mais ils savent aussi que ces mêmes plates-formes participeront à attirer une nouvelle clientèle vers la sphère financière. Or, ces jeunes clients, lorsqu’ils auront des problématiques patrimoniales plus complexes à gérer, s’adresseront d’autant plus facilement aux CGP qu’ils auront déjà été sensibilisés à la nécessité de conseil et d’accompagnement pour gérer leur patrimoine».

Accompagnement. Enfin, Natixis Global AM met en exergue les difficultés que peuvent éprouver les CGP à gérer les réactions – parfois vives – des investisseurs face aux soubresauts du marché. «Pour 91% des CGP français, la volatilité est le premier obstacle à la croissance de leur activité, suivie par l’environnement de taux bas qui pèse sur les marchés depuis 2008», peut-on lire dans l’étude. «Les CGP, note Mehdi Rachedi, sont confrontés au fait que les investisseurs finaux ont tendance à se laisser guider par leurs émotions, se fixent des objectifs de rendement parfois irréalisables et se focalisent davantage sur le court terme que sur le long terme.» Encore une preuve, s’il en était besoin, du besoin de pédagogie des clients.