La suite au... prochain numéro

L'édito du rédacteur en chef de l'Agefi Actifs, Jean-François Tardiveau.

Il y a des années où l’on attend de pied ferme la trêve des confiseurs. Juste pour souffler. De bouleversements en contrepieds, de changements majeurs en soubresauts, 2016 n’aura pas été une sinécure. Tout le monde en aura eu pour son argent si l’on peut s’exprimer ainsi, comme le démontre ce dernier numéro de l’année consacré aux grands événements survenus au cours des douze derniers mois. Et encore, tout n’aura pas été visible au premier coup d’œil. A titre d’illustration, le CAC 40, l’indice phare de la Bourse à Paris, va finir l’année légèrement au-dessus de la ligne de flottaison. Pourtant, il aura enregistré des écarts de plus de 20 points de pourcentage en l’espace de 12 mois…

Cela étant, il serait un peu réducteur de s’en tenir aux seules actualités fiscales ou juridiques, ou encore à celles des placements ou des marchés financiers pour justifier les évolutions subies par l’univers patrimonial. En ouvrant le champ, il est clair que le poids du politique cette année a été prépondérant. Comment nier par exemple l’importance de l’élection d’un nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, aux intentions - à confirmer certes - de relance budgétaire massive, comme de nette baisse d’impôts ? Sur le Vieux Continent, comment ne pas anticiper que le récent « non » vainqueur au référendum italien - et donc aux réformes -, et la mise en lumière de la faiblesse des banques transalpines, ne vont pas avoir de conséquences ? Pour sortir la Botte de son mauvais pas, à défaut de faire exploser la zone euro, il faudra faire preuve d’imagination à Bruxelles pour trouver une solution, et la « marketer » en amélioration plutôt qu’en reculade. Dans un autre genre, comment imaginer aussi une suite à la sortie programmée du Royaume-Uni de l’Union européenne sans penser à l’incidence sur l’économie et le monde de la finance dans la zone euro ? Enfin, en France, comment ne pas retenir la volonté de personnalités politiques d’entamer pour de bon des réformes - notamment fiscales - présentées comme une condition sine qua non pour redonner de la compétitivité à notre économie.

En tout état de cause, la suite est… au prochain numéro ! 2016 prenant bientôt fin, c’est en 2017 que l’on obtiendra quelques éléments de réponses. Avec, entre autres, encore des échéances politiques à surveiller en Europe, encore des stratégies monétaires à décrypter des deux côtés de l’Atlantique, encore des mises sous observation d’économies, notamment émergentes, coincées entre espoirs liés à la remontée du prix des matières premières pour certaines d’entre elles, et craintes liées au retour annoncé du protectionnisme américain. Tout cela aura des conséquences sur le comportement des investisseurs, ce que nous ne manquerons pas de suivre.

En attendant, finissons cette année sur une note positive, en relevant que les perspectives 2017 publiées par les plus grands établissements financiers font état d’un regain d’optimisme, basé notamment sur un retour de la croissance et des relances budgétaires. Bref de quoi passer de belles fêtes, pour peu que l’on oublie que fin 2015, les prévisions, notamment sur les marchés d’actions, étaient aussi positives. Mais que la réalité avait été tout autre.