
La stratégie de La Banque Postale donne une place de choix à son réseau

Toutes les contraintes ne sont pas forcément mauvaises. La Banque Postale (LBP) a présenté hier, après ses résultats, son nouveau plan stratégique à horizon 2030. Les objectifs qu’elle se fixe en termes de croissance ou d’augmentation de sa productivité apparaissent en tous points similaires à ceux des autres banques. Cependant LBP agit dans un cadre bien précis, eu égard à sa position d’entreprise publique. Pas question pour elle de diminuer le nombre de ses agences pour rogner sur ses coûts.
Contrairement à d’autres banques françaises qui sont engagées dans un processus de rationalisation du nombre d’agences, la filiale de La Poste veut utiliser à plein ses 7.700 bureaux et 17.000 points de contact. C’est un des canaux dont elle va se servir pour devenir, assure Philippe Heim, le président du directoire de LBP, «la banque préférée des Français». Et ce tout en diminuant son coefficient d’exploitation (ratio revenus sur charges) de 0,72 à 0,60 d’ici 2025. La banque va devoir, certes, contrôler ses coûts, en misant par exemple sur la digitalisation, mais aussi trouver des relais de croissance.
Selon son plan stratégique, LBP vise une progression annuelle de son produit net bancaire (PNB) de 3% par an jusqu’à 2025. Et sur ce point, son réseau d’agences demeure un atout. Sur ses activités de banque de détail, elle veut augmenter le taux d’équipement de ses clients. Or, si elle réussit à accroitre la part du digital pour les opérations communes – la banque vise 100% des parcours clients digitalisés -, elle pourra dédier ses agents physiques à des tâches à plus haute valeur ajoutée. Comme, par exemple, assurer la croissance de ses activités de crédit à la consommation, puisque son objectif est d’en faire croître les encours de 40% d’ici 2025. Elle pourra aussi se concentrer sur la vente de nouveaux produits, d'unités de compte en assurance vie, ou de conseil patrimonial pour les clients les plus aisés.
Cette cible sera d’ailleurs développée, la banque ayant pour ambition de créer 50 espaces BPE, la banque privée du groupe, contre 45 espaces revendiqués aujourd’hui, en plus de ses 30 agences propres. Avec ces nouveaux points de contact, la Banque postale espère doubler les encours de la BPE en cinq ans, pour atteindre 20 milliards d’euros.