
La banque privée de BNP Paribas accélère dans le digital

Par Christine Lejoux, L’Agefi Quotidien. Le client « lambda » n’est pas le seul à succomber à la tentation de la banque sur mobile. La banque privée de BNP Paribas en France, accessible à partir de 250.000 euros de patrimoine, lancera « avant l’été » un service de gestion déléguée sur mobile.
Baptisée « My Mand@te », cette offre a été conçue avec la fintech belge Gambit. « Nous serons la première banque privée française à proposer un service de gestion déléguée digitalisé de bout en bout », affirme à L’Agefi Béatrice Bélorgey, à la tête de la banque privée de BNP Paribas en France. E-Private, le pilote d’un service de banque privée à distance, doit également être lancé aux alentours de juin. La banque privée de BNP Paribas dans l’Hexagone s’efforce ainsi de s’adapter aux nouveaux comportements de sa clientèle.
Une clientèle de «digital natives». Celle-ci compte un nombre grandissant de start-uppers ayant revendu leur première entreprise à succès. Ces digital natives se montrant également sensibles aux problématiques environnementales, BNP Paribas émettra en avril une obligation verte dont sa banque privée française a déjà préempté une partie, afin de la proposer à ses clients. ISR, private equity… Grâce à la «diversité de nos offres, l’impact des taux bas sur notre activité est moins important qu'en banque de détail», souligne Béatrice Bélorgey.
La banque privée de BNP Paribas, qui revendique le rang de numéro un en France avec 100 milliards d’euros d’actifs sous gestion, a réalisé une collecte nette de 3,3 milliards en 2018, malgré un environnement de marché défavorable. «C'est l'avantage d'être une banque privée dans un grand groupe intégré», explique Béatrice Bélorgey, en référence aux viviers de clientèle que représentent la banque de détail et la BFI.
« Je ne suis pas du tout inquiète pour l'avenir de la banque privée car les clients souhaitent toujours plus de valeur ajoutée, dans un environnement de plus en plus complexe », résume la dirigeante. Tout en reconnaissant que « le contexte est plus difficile pour le secteur et nécessite beaucoup d'investissements ». Dans le digital, donc, mais également dans la mise en conformité avec un nombre croissant de réglementations, à l’image de la lutte contre le blanchiment d’argent. « Nous avons énormément investi dans l'achat de bases de données, dans notre dispositif de contrôle de la connaissance des clients et dans la formation de nos collaborateurs, en particulier ceux du front-office », déclare Béatrice Bélorgey.