
Invesco signe une méga-fusion dans la gestion active

Par L'Agefi Quotidien
Virage à 180 degrés pour Invesco. Après le rachat des fonds indiciels de Source et Guggenheim Investements, le gestionnaire américain a annoncé hier celui d’OppenheimerFunds, un spécialiste de la gestion active. Le groupe coté à New York va débourser 5,7 milliards de dollars (5 milliards d’euros) en titres pour racheter la filiale de l’assureur MassMutual (par ailleurs actionnaire du gestionnaire Barings). Ce dernier deviendra le premier actionnaire d’Invesco, avec environ 15,5% du capital, à l’issue de l’opération prévue au deuxième trimestre 2019. L’acquéreur paiera 1,7 milliard de dollars en actions ordinaires et 4 milliards en actions de préférence rémunérées à 5,9%.
Cette acquisition doit permettre à Invesco de se hisser à la 13e place mondiale de la gestion d’actifs avec 1.200 milliards de dollars d’encours, en ajoutant les 225 milliards gérés par OppenheimerFunds à fin juin. Fin 2017, le groupe pointait à la 18e place, juste devant Axa, selon le classement annuel d’Investment & Pensions Europe. Il espère aussi passer de la neuvième place à la sixième place du marché américain des mutual funds. Avec 680 milliards de dollars de produits grand public, il devancera T. Rowe Price et JPMorgan AM mais restera loin derrière les géants Vanguard (4.800 milliards), Fidelity (2.100 milliards) et BlackRock (1.900 milliards) sur ce créneau, montre une présentation pour les investisseurs. Le groupe pourra tout de même afficher cinq clients de plus de 30 milliards de dollars d’actifs dans la gestion privée.
A condition que le rachat d’OppenheimerFunds ne génère pas de doublons dans les portefeuilles des clients. Invesco met plutôt en avant la complémentarité de sa gamme et de sa présence mondiale avec «les capacités d’investissement à haute performance d’OppenheimerFunds, qui incluent une solide franchise dans les actions internationales et marchés émergents, et sa puissante plate-forme de distribution tierce aux Etats-Unis». Alors que l’acheteur est le quatrième acteur mondial des ETF (fonds indiciels cotés), sa cible se distingue avec «75% d’encours actifs et alternatifs difficiles à répliquer».
Invesco a tout de même identifié 475 millions de dollars d’économies à réaliser en deux ans. Confrontée à une forte pression sur ses marges, la gestion d’actifs connaît une importante vague de rapprochements. Certains ont été bien accueillis comme le rachat de Pioneer par Amundi. A l’inverse, les fusions de Janus et Henderson, et d’Aberdeen avec l’assureur Standard Life ont été sanctionnées en Bourse.