
Gambit Financial Solutions s’adresse aussi aux CGP

L’histoire s’accélère pour Gambit. La fintech belge, créée en 2007 – alors même que le terme de fintech était encore loin d’être entré dans le langage courant –, et dans laquelle BNP Paribas Asset Management a pris une participation majoritaire au mois de septembre dernier, a vu ses effectifs grossir. De 40 personnes il y a un an, ils sont passés à 75 aujourd’hui et la société compte recruter 35 collaborateurs de plus dans les douze prochains mois. Spécialisée dans le profilage client, la gestion de portefeuille et la gestion du risque, Gambit a décidé, dès l’origine, de s’adresser principalement aux intermédiaires et aux distributeurs et de n’aborder les clients en direct que de manière très subsidiaire.
Problématique multiple. La société est partie d’un double constat. D’une part, le temps que passent les conseillers financiers à réellement prodiguer des conseils a tendance à baisser du fait des obligations réglementaires qui leur incombent et, d’autre part, une proportion de plus en plus grande de clients veulent avoir affaire à un conseiller le moins souvent possible et préfèrent rester autonomes. « Nous avons voulu répondre à cette double problématique en concevant une offre totalement paramétrable qui épaule le conseiller dès la prise de contact avec son client et qui permette à celui-ci, si besoin, de gérer lui-même en direct son portefeuille », explique Geoffroy de Schrevel, le directeur général de Gambit. La société, présente en Belgique, en France, en Suisse et au Luxembourg, fournit donc en marque blanche aux banques privées, assureurs ou encore banques à réseau toute une palette d’outils permettant d’aider les conseillers à chaque stade de leur relation client. La société ne s’interdit aucune cible de clientèle distributeurs et commence à démarcher les conseillers en gestion de patrimoine indépendants français.
Accompagnement. Le premier service apporté est celui du profilage. Pour cela, la société analyse avec des algorithmes propriétaires le comportement des investisseurs face à deux types de risques. Le premier est lié à la perte éventuelle en capital, le second à la variabilité des rendements. Ensuite, une fois le profil du client établi, son conseiller peut construire le portefeuille. « Chaque ligne des portefeuilles est classifiée en fonction des mêmes critères de risque que ceux utilisés pour le profilage client. Nous pouvons analyser la plupart des actifs qui entrent dans la composition d’un patrimoine financier : cela va des actions individuelles au non coté, en passant par les fonds d’investissements », décrit le professionnel. Chaque structure peut donc décider de l’univers d’investissement du client et du type de produit qu’elle intègre dans les portefeuilles. Les allocations ainsi obtenues peuvent être utilisées pour des mandats, mais aussi servir de base pour une gestion conseillée.
Autonomie. Pour les clients qui veulent une totale autonomie, la société a aussi développé une plate-forme sur laquelle chaque investisseur peut sélectionner ses portefeuilles en fonction de son profil, les suivre et faire des simulations. Gambit met en avant le fait que cette solution peut être mise en œuvre en marque blanche « en quelques mois ». « Avec cette plate-forme, nous permettons aux institutions financières de conserver les clients autonomes qui veulent des offres digitales », explique Gaël Minon, le responsable de cette plate-forme. Mais une des particularités que met aussi en avant la fintech est la possibilité, le cas échéant, pour un conseiller de prendre la main sur l’interface du client – à la demande de celui-ci – et de l’aider en cas de problème. « Les clients veulent parfois, pour certaines opérations ponctuelles, pouvoir bénéficier d’un conseil, note Gaël Minon. Notre plate-forme le permet en mettant directement le client en contact avec un conseiller qui pourra le guider dans son parcours. » A noter que si la société dispose du statut de société de gestion au Luxembourg et propose des mandats à des clients en Belgique et au Luxembourg, c’est avant tout, précise le directeur de Gambit, parce que « cela nous permet de bénéficier en direct des retours client et nous aide à faire évoluer nos services plus rapidement, nous pouvons ainsi anticiper les besoins de nos partenaires ».