
Fidal se positionne en précurseur

L’interprofessionnalité a le vent en poupe. Avocats, notaires et experts-comptables sont de plus en plus nombreux à constituer des alliances. Sans compter que la publication du décret sur la société pluriprofessionnelle d’exercice (SPE) doit bientôt intervenir (1). L’occasion d’aller interroger le cabinet d’avocats d’affaires Fidal, qui détient depuis 1994 une participation minoritaire dans l’office notarial de la Madeleine (Nord), une structure constituée sous la forme d’une société d’exercice libérale à responsabilité limitée.
Genèse de l’alliance entre Fidal et les notaires.
A l’époque, en 1994, l’affaire avait été conclue avec un ancien conseil juridique de Fidal devenu notaire qui est décédé depuis. Le partenariat a continué sur des bases nouvelles à partir de 2010. « Nous avons structuré l’office au fur et à mesure du développement de nos relations avec Fidal mais aussi de nos activités personnelles et de nos propres spécialités. Il n’y a pas de lien de dépendance entre les avocats et les notaires mais nous travaillons d’égal à égal, comme des collègues. Nos échanges réciproques sont souvent très enrichissants sur le plan technique », explique Nicolas Diradourian, notaire associé à l’étude de la Madeleine.
Trois collaborateurs dédiés.
Au moins trois collaborateurs de l’étude se consacrent exclusivement aux dossiers apportés par Fidal. L’office notarial serait par ailleurs en contact régulier avec une quarantaine d’avocats Fidal. « Ce nombre peut paraître faible à l’échelle d’un cabinet aussi important que Fidal mais c’est parce que nous entretenons avec ces experts un lien très intuitu personae et que tous les avocats du cabinet n’ont pas vocation à avoir besoin d’un notaire. Nous sommes aussi souvent appelés pour répondre à des questions techniques sans que cela aboutisse pour autant au traitement d’un dossier », tient à préciser Nicolas Diradourian. Tenant à écarter toute critique concernant l’avantage de cette association pour la rentabilité de l’office notarial, le notaire indique que « nous traitons parfois des dossiers aux enjeux financiers importants mais nous travaillons la majeure partie du temps sur des opérations plus classiques. Par contre, les dossiers présentent souvent une difficulté technique ou un délai très court à tenir, ce qui nécessite que nos équipes soient formées et réactives ». Les opérations traitées par l’étude avec Fidal concernent l’immobilier complexe, le droit patrimonial, le droit des associations, la fiducie et le droit immobilier classique.
Complémentarité des avocats et des notaires.
Pour Fidal, cette alliance avec l’office notarial de la Madeleine permet d’« offrir un complément à nos expertises juridiques et fiscales déjà fort nombreuses. Pour mémoire, nous comptons 1.400 avocats et juristes spécialisés, répartis dans près de 90 bureaux en France. Plus précisément, les expertises du cabinet sont organisées au sein de neuf départements et plus de trente pôles de spécialités juridiques et fiscales. Par ailleurs, les professionnels du droit patrimonial étant des profils prisés, notre présence dans le notariat nous permet encore plus d’attirer ces talents », explique Yves de Sevin, directeur général de Fidal. Le cabinet réfléchit à étendre cette organisation dans d’autres régions par des prises de participations directes ou indirectes dans « des offices nouvellement créés ou des structures déjà existantes, précise Yves de Sevin. Ce projet s’insérerait parfaitement dans la stratégie du cabinet visant à mettre des expertises pointues en proximité de nos clients ».
L’interprofessionnalité chez Fidal.
A noter que l’interprofessionnalité s’exprime déjà chez Fidal au travers de la collaboration d’économistes ou de scientifiques par exemple. Elle s’illustre aussi par la création de Fidal Fiducie, qui exerce l’activité de fiduciaire, ou Fidal Innovation qui accueille des conseils en propriété industrielle. Si le cœur d’activité du cabinet reste le juridique et le fiscal, Fidal s’intéresse également à certains métiers qui lui sont proches « afin de ne pas faire du droit stricto sensu mais aussi d’être en capacité d’accompagner nos clients dans leurs problématiques économiques et financières ». Le cabinet s’est ainsi rapproché d’Adviso Partner, une société de conseil en opérations de haut de bilan, et de Monetarii, une plate-forme d’aide à la recherche de financements alternatifs pour les entreprises.
(1) Lire « Société pluriprofessionnelle d’exercice : les décrets seront publiés plus tôt que prévu » sur www.agefiactifs.com.