Compagnie d'assurances

ESCA poursuit sa croissance à travers la crise

En dix ans, la compagnie d’assurances a plus que doublé le montant de ses actifs gérés, évalués à fin 2009 à 880 millions d’euros C’est dans le but d’apparaître comme multispécialiste qu’ESCA a procédé ces dernières années à diverses acquisitions.

L’entreprise familiale ESCA, la société d’assurance vie d’origine alsacienne créée en 1923 sous le nom d’Est Capitalisation et dirigée depuis presque 20 ans par Christian Burrus, petit-neveu du fondateur, affiche une bonne santé financière. Certes, la crise a quelque peu retardé les ambitions du président directeur général, mais l’année 2009 a toutefois fait état d’un chiffre d’affaire de 88 millions d’euros. Avec une augmentation des encaissements et une baisse des prestations, la collecte nette globale, assurée par son réseau salarié ainsi que par les courtiers d’ESCA Finance et Conseil, sur le premier bimestre 2010, présente des perspectives encourageantes : +44 % par rapport aux deux premiers mois de l’année 2009.

Le résultat, d’après Christian Burrus, de taux de valorisation « intéressants »ainsi que d’une politique égalitaire entre les anciens et les nouveaux contrats.Sur ce terrain, le débat est, pour le dirigeant, « totalement tranché »depuis longtemps : il est « hors de question de favoriser les nouveaux entrants », déclare-t-il.

Présence en régions.

ESCA conçoit son offre d’assurance vie et de capitalisation et réalise environ 50 % de son chiffre d’affaires par l’intermédiaire de ses contrats Perle et Triptyque, jugés simples et classiques. Ces deux produits sont distribués auprès des particuliers grâce à un réseau salarié d’une soixantaine de commerciaux - sur les 130 personnes que compte la société - répartis sur 22 régions divisées en 7 délégations. Dynamique en Aquitaine et en Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, ESCA est en revanche absente dans le Nord et en Auvergne.Dotées de responsables régionaux, ces dernières sont garantes du recrutement, de la formation et de la qualité de production des commerciaux et, plus globalement, de la déclinaison de la stratégie au niveau de leur périmètre d’intervention. Force de vente dite « debout », les conseillers clientèle démarchent les clients et prospects en direct sur indication, phoninget mailing. Ils sont rémunérés essentiellement par des commissions variables.

L’offre est également diffusée auprès des courtiers en assurance viaESCA Finance et Conseil, dont le réseau de distribution compte à ce jour un peu plus de 300 courtiers.

Des résultats encourageants.

Avec 880 millions d’actifs gérés et un chiffre d’affaires en augmentation depuis 2002, à l’exception de l’année 2009 qui accuse une baisse de 4,3 %, la compagnie familiale n’a pas à rougir de ses performances, bien au contraire. Servant un taux de l’ordre de 4 % en 2009, ESCA apparaît tout à fait compétitive par rapport au marché (L’Agefi Actifs n°434, pp. 6 et 7). En témoigne sa collecte nette de ce début d’année 2010 : 12,7 millions d’euros, contre 6,1 millions en 2009, la collecte brute s’élevant respectivement à 19,7 et 14 millions d’euros.

Une performance que Christian Burrus attribue davantage à sa politique de distribution des taux de valorisation, ainsi qu’à sa solidité financière en termes de fonds propres et de marge de solvabilité, qu’à la gestion de son actif général (voir le graphique).

Révision de l’organigramme.

Au cours du second semestre 2011, ESCA quittera ses locaux actuels pour installer son siège social dans la tour qui constituait jusqu’à fin 2009 celui de la Caisse d’Epargne d’Alsace depuis 1976. Ce déménagement répond à un double objectif : « Acquérir davantage d’espace afin de réunir sur un même site le personnel des fonctions supports d’une part, et remettre à plat un certain nombre de process d’autre part », précise le président directeur général.

Car l’entreprise ne cesse de grandir. Dans le but de se positionner comme multispécialiste en vie en tant qu’assureur et en IARD en tant qu’intermédiaire, ESCA a procédé à l’achat en 2000 du courtier Joliez Regol, rebaptisé depuis Envergure Conseil, et a étendu son activité vers l’assurance emprunteur tout en confirmant sa présence sur les contrats de prévoyance obsèques en s’emparant de 100 % du capital d’AFI Europe, préalablement propriété d’AVIP. Plus précisément, c’est la société holding Financière de l’Ill détenue par Paul Burrus et la société ESCA qui ont procédé à cette dernière opération. Afin de simplifier son organisation, la maison Burrus devrait remanier sous peu son organigramme en subdivisant la totalité des sociétés du groupe en deux pôles, assurance et distribution, réunis sous le contrôle de Financière de l’Ill (voir l’organigramme).

Si aucune acquisition n’est prévue pour 2010, des partenariats devraient avec des confrères assureurs pourraient voir le jour d’ici à six mois.