
En quête d'une certification

La Chambre nationale des conseils experts financiers (CNCEF) et l’European Financial Planning Association (EFPA) France ont annoncé le 4 juillet 2018 la mise en place d’un partenariat afin de proposer l’obtention de deux certifications proposées par l’association : « l’European financial advisor ™ » pour les professionnels conseillant les particuliers dans la gestion de leur patrimoine, et « l’European financial planner ™ », destiné à ceux qui s’adressent davantage à une clientèle professionnelle (dirigeants, chefs d’entreprise).
Advisor ou planner. Pour pouvoir candidater à ces deux certifications, les professionnels doivent justifier de plusieurs conditions cumulatives (enregistrement Orias, formation et expériences, obligations satisfaites de formation continue). Mais dans le cadre de ce partenariat, les membres de la CNCEF bénéficieront de conditions plus avantageuses. Ainsi, si dans le process classique de demande de certification, un candidat doit avoir obtenu un diplôme certifié par l’EFPA pour y prétendre, avec ce partenariat les adhérents pourront seulement faire valoir un master en finance, en gestion de patrimoine, ou en banque et assurance. De la même manière, en termes de formation continue, l’EFPA France reconnaîtra les heures déjà comptabilisées et validées. Dans les deux cas (Advisor ou planner), les candidats à la certification devront s’acquitter d’une cotisation bisannuelle (de 80 à 120 euros) et bénéficieront de cette reconnaissance durant deux ans renouvelables. Ce partenariat est valable jusqu’à
la fin de l’année 2018. L’Anacofi a aussi signé un accord semblable avec l’EFPA France.
20 % de CGP. L’EFPA a été créée à la fin des années 90, pour accompagner « un projet de la Commission européenne visant à créer un référentiel métier pour les conseils en investissement financier afin de protéger les épargnants », explique Geneviève Lhomme, secrétaire du CA d’EFPA France et directrice générale de la structure. Elle a
ainsi participé à l’élaboration de quatre certifications accessibles dans 12 pays (1). La déclinaison française de l’association a été mise en place en 2009, à l’initiative du Centre de formation de la profession bancaire.
De fait, sur les 2.500 certifiés recensés en France (sur un total de 40.000 en Europe), environ 80 % proviennent du secteur bancaire, et 20 % sont des CGP, précise-t-elle.
Valoriser ses compétences. « Cette certification permet au professionnel de valoriser des compétences auprès de confrères pour montrer sa capacité à travailler dans un cadre réglementaire et fiscal européen », explique-t-elle. La certification n’offre pas directement la possibilité de s’installer dans un pays – les règles étant très différentes d’un État à l’autre. Les membres certifiés ont aussi l’accès à un réseau de professionnels étrangers, avec notamment l’organisation d’une rencontre paneuropéenne chaque année. La prochaine aura lieu à Prague le 25 septembre. Pour Geneviève Lhomme, l’intérêt de cette certification est d’autant plus important que la réglementation européenne est de plus en plus « prégnante » dans ce secteur, avec la transposition par exemple de DDA ou MIF2. Elizabeth Decaudin, déléguée générale de la CNCEF, qui a contribué au montage de ce partenariat, met aussi en avant l’idée de « donner plus de poids à la reconnaissance
d’un statut de CGP à l’échelle européenne » grâce à cette certification.
(1) En Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Estonie, France, Hongrie, République tchèque, Irlande, Italie, Pologne et Royaume-Uni. Les deux autres certifications, « European Investment Practitioner ™ » et « European Investment Assistant ™ », sont sans objet en France du fait du champ d’application de la réglementation métier de l’Autorité des marchés financiers.