
BDO France continue de tracer sa route

En raison de l’automatisation croissante de la comptabilité, les experts-comptables doivent entrer de plain-pied dans l’univers du digital et devenir plus « expert » que « comptable ». Pour opérer cette transformation, l’investissement nécessaire est important, conduisant notamment les cabinets à se rapprocher, ou les grands groupes à racheter les plus petites structures. Déjà engagé dans cette transformation, le groupe d’audit, d’expertise-comptable et de conseil BDO France, 7e cabinet en France (1) et qui fête ses dix ans à la fin de l’année (lire l’encadré), annonce un changement de gouvernance et une série de mesures.
Philippe Arraou rejoint BDO. Pour incarner et mettre en œuvre les évolutions souhaitées par le groupe, l’ancien président de l’Ordre des experts-comptables, Philippe Arraou, a pris la présidence du directoire. Il succède à Michel Léger, qui reste actif au sein de la société et devient président du conseil de surveillance. Le cabinet de Philippe Arraou s’est en effet rapproché de BDO France cet été. « Une structure comme la mienne, composée de 40 personnes et de deux associés, ne peut pas rester seule aujourd’hui. Comment pérenniser mes activités dans un contexte de plus en plus international ? Comment développer les activités de conseil qui viennent en complément de la comptabilité ? Nos outils doivent changer et BDO France dispose d’un système d’information très performant », fait observer Philippe Arraou. Un constat partagé par Michel léger, qui rappelle que « le business model du métier est en train de changer. Il n’y a qu’à voir le travail important de veille auquel doivent s’atteler aussi bien les experts-comptables que les commissaires aux comptes, et qui n’est pas à la portée d’un acteur isolé, de même que l’investissement important à réaliser dans les nouvelles technologies ». BDO France souligne également sa « croissance externe ambitieuse », avec notamment l’acquisition récente d’autres entités : un cabinet situé à Issy-Les-Moulineaux réalisant un chiffre d’affaires de cinq millions d’euros, une société spécialisée en gestion de trésorerie, ou encore une structure dédiée à l’optimisation de charges sociales.
Philippe Arraou, président du directoire, BDO France
Le conseil patrimonial, un axe important. Par ailleurs, le développement du conseil patrimonial est « un axe important car il entre dans notre positionnement global qui consiste à simplifier la vie des dirigeants et à les conseiller dans les grandes et petites étapes du développement de leur entreprise », souligne Philippe Arraou. A ce titre, BDO détient – de façon majoritaire dans la plupart des cas – des filiales de gestion de patrimoine (2) qui visent plusieurs marchés, « du chef d’entreprise PME aux plus gros patrimoines », précise Philippe Arraou. Si le conseil en gestion de patrimoine, activité civile, ne pose pas de difficultés particulières aux experts-comptables de manière générale – à condition de ne pas être l’objet principal de l’activité du cabinet –, il en va différemment de l’activité de vente de produits d’investissements, qui peut éventuellement poser la question de l’indépendance de ces professionnels dans leurs conseils. A cette question, Philippe Arraou répond qu’il s’agit d’un « point fondamental pour nous, la valeur de notre conseil est fondée sur cette indépendance. Nos obligations professionnelles comme la filialisation sont des moyens de garder cette indépendance ».
(1) Selon le classement du mensuel La profession comptable, mars 2017.
(2) Lire L’Agefi Actifs n° 709, p.14.