
BDO créé son cabinet d’avocats

Après son rapprochement en septembre dernier avec le Bureau d’informations et de prévisions économiques (Bipe), cabinet en data analyse, BDO poursuit sa diversification d’activités avec la création de son cabinet d’avocats. Cette structure propose une offre de conseil fiscal et juridique, dédiée aux entreprises (fiscalité internationale, prix de transfert, fusions et acquisitions, droit des sociétés, droit commercial). Les Big Four (KPMG, PWC, Ernst & Young et Deloitte) ont depuis longtemps créé des liens avec des cabinets d’avocats à des degrés d’indépendance divers en termes capitalistique et opérationnel. De son côté, « après avoir fait le choix pendant 10 ans de l’externalisation de sa pratique juridique et fiscale, BDO a opté pour la création en son sein d’un cabinet d’avocats intégré à compter du 1er octobre 2018 », explique Sabine Sardou, managing partner de BDO Avocats. La structure, qui a le statut de société par actions simplifiée, a pu voir le jour grâce à la loi dite Macron de 2015 (1) qui a autorisé la détention capitalistique à hauteur de 49 % des cabinets d’avocats par les réseaux d’audit.
Cabinet à taille humaine. Sabine Sardou connaît bien les Big Four puisqu’elle y a fait ses armes. Elle a débuté sa carrière chez PwC en 1996, puis a ensuite rejoint Ernst & Young puis TAJ en tant qu’associée en 2007 où elle a continué à acquérir une expérience en matière de fiscalité internationale. Avocate associée chez Bird&Bird depuis 2015, elle a rejoint BDO France en février dernier. Elle défend aujourd’hui un cabinet à taille humaine et les atouts d’un travail en interprofessionnalité.
Loi Macron. « L’expert-comptable et l’auditeur sont en première ligne dans la relation avec le chef d’entreprise. Ce dernier les consulte aussi bien sur des problématiques comptables, financières que juridiques ou fiscales. Il y a donc des ponts qui doivent être établis entre ces disciplines. Quand il s’adresse à un réseau, il s’attend à une réponse qualifiée, c’est-à-dire qui émane d’experts, et intégrée, c’est-à-dire qui soit non seulement communiquée à un interlocuteur unique, point d’entrée du réseau, mais aussi qui soit comprise et digérée par les différents intervenants du réseau », souligne Sabine Sardou.
Et pour faciliter les échanges, BDO Avocats est situé dans le même immeuble que les autres métiers de BDO, même si l’accès aux bureaux des professionnels du droit est réglementé pour des questions de confidentialité. BDO Avocats proposera des offres communes avec les experts-comptables sur des thèmes variés : accompagnement des filiales françaises de groupes étrangers, établissement stable, perquisition fiscale, expatriation et mobilité internationale...
Caractère entrepreunerial. Même si BDO et son cabinet d’avocats ont des objectifs communs en termes de chiffre d’affaires, la nouvelle structure recherche sa propre clientèle. Elle est pour l’instant alimentée par celle du réseau. Une partie du travail de Sabine Sardou va aussi consister à prospecter des structures d’avocats à Paris et en province qui les rejoignent. Fin 2019, le cabinet qui compte cinq associés et seize collaborateurs, envisage de doubler ses effectifs, et agréger de nouvelles pratiques telles que la fiscalité bancaire et immobilière ou le droit du travail. Le cabinet d’avocats souhaite aussi travailler avec le nouveau département family business de BDO, créé en octobre 2018, pour porter l’offre de conseil aux « Entreprises familiales ».
(1) Loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques.