
Aviva accélère sur le segment de la distribution

Un an après son arrivée à la présidence d’Aviva Investors France, Inès de Dinechin dresse le bilan des développements déjà engagés et le chemin qu’il lui reste à parcourir pour arriver aux objectifs qu’elle s’est fixés.
Un groupe international...
Sur les 450 milliards d’euros (400 milliards de livres) que gère le groupe au total, la France représente aujourd’hui environ un peu moins de 110 milliards d’euros sous gestion. L’Hexagone a ainsi développé des expertises en gestion obligataire ou actions en euros, en gestion diversifiée - comprenant certaines expertises sur les actions américaines et japonaises - et en actifs illiquides. En Grande-Bretagne, le groupe gère tous les actifs non libellés en euros mais, comme en France, il n’est pas présent sur le segment du capital-investissement.
… bien implanté.
A l’instar d’autres sociétés de gestion affiliées à un assureur, la grande majorité des fonds, soit 80 %, est gérée pour le compte de la compagnie ou ses affiliés.
En France, par exemple, les encours concernant le contrat de l’Afer représentent déjà 50 milliards d’euros sur les plus de 80 milliards gérés pour le compte du groupe. Il est vrai qu’avec 900 agents généraux, 2.500 courtiers, 1.000 conseillers Afer et l’appui de l’UFF (dont Aviva détient 74,3 % du capital), il n’est pas illogique que la société soit avant tout concentrée sur la gestion des avoirs détenus via ses réseaux. Cependant, même s’il s’agit d’un objectif de long terme et s’il n’est pas question de délaisser ce segment, Inès de Dinechin compte, dans les années qui viennent, développer la gestion pour compte de tiers qui représente aujourd’hui en France un peu plus de 20 milliards d’euros, dont 17 pour le compte d’institutionnels. « Même si nous sommes la filiale d’un assureur britannique, nous sommes perçus par beaucoup de nos clients en France comme une société locale. Cela est dû à notre implantation historique sur le territoire et au fait que l’essentiel des expertises de gestion que nous distribuons est localisé en France », déclare Inès de Dinechin.
Composée de 130 personnes, dont 35 gérants, la société de gestion est perçue comme davantage destinée aux investisseurs institutionnels, mais parallèlement à ses actions commerciales auprès de cette clientèle, elle veut aussi accroître sa présence auprès de la cible très concurrentielle des distributeurs.
Levier sur la distribution.
Aujourd’hui, le segment de clientèle des distributeurs (comme les banques privées ou les sélectionneurs de fonds) ainsi que celui des particuliers ne passant pas par les réseaux captifs du groupe ou des partenaires (et approchés, notamment, par les conseillers en gestion de patrimoine) ne représentent que 3 milliards d’euros sur les sommes gérées en France. « Nous avons accéléré les actions commerciales sur ces segments de clientèle il y a un peu plus d’un an et notre développement est en ligne avec nos attentes. Nous sommes d’ores et déjà référencés sur la plupart des plates-formes d’assurance vie et nous continuons de réfléchir pour enrichir notre gamme à destination des distributeurs », explique Inès de Dinechin.
Alternative aux fonds en euros.
Sans surprise, concernant cette clientèle, le gestionnaire cherche à proposer une alternative aux fonds en euros et concentre ses efforts commerciaux sur les fonds diversifiés gérés à Paris, mais aussi sur le fonds AIMS, un fonds de performance absolue multistratégie géré à Londres. De la même manière, Aviva s’apprête à développer son offre de gestion sur l’immobilier sous la forme d’un fonds à vocation générale diversifié géographiquement et comprenant 60 % d’actifs liquides. Cette offre est d’abord destinée au réseau Afer, mais la société veut la proposer prochainement aux autres plates-formes.