Arkéa fait un pas de plus vers son indépendance

L'Agefi Quotidien
Les caisses locales ont voté à 94,5% pour une séparation complète d'avec le Crédit Mutuel. Arkéa veut présenter son projet de statuts à l’ACPR avant l’été.

C’est un raz-de-marée. Arkéa a annoncé hier que 94,5 % des caisses locales s’étaient prononcées en faveur de l’indépendance du Crédit Mutuel. Les 307 caisses locales qui forment les trois fédérations rebelles regroupées dans Arkéa (Bretagne, Sud-Ouest et Massif Central) se prononçaient sur le projet d'indépendance du groupe bancaire mutualiste. La procédure s’est déroulée du 23 mars au 14 avril, malgré l’opposition de la Confédération Nationale du Crédit Mutuel (CNCM), l'organe central du Crédit Mutuel.

Arkéa a annoncé hier un taux de participation de 92%, correspondant à 2.876 administrateurs. Au Crédit Mutuel de Bretagne, présidé par Jean-Pierre Denis, également à la tête d’Arkéa, l’indépendance a réuni 97,77 % des conseils d'administration, soit 216 caisses locales. Dans le Sud-Ouest, ce sont 85% des conseils, soit 68 caisses locales, qui ont voté pour. A noter que le conseil d'administration de la fédération du Massif Central s'opposait au principe d'une consultation – décision que six caisses locales sur 30 ont bravée pour approuver le projet. Un peu plus tôt dans la matinée, la CNCM avait annoncé qu'elle considérait comme invalides «les résultats du vote d’orientation conduit par le Crédit Mutuel Arkéa», avant même que celui-ci ne publie les résultats du vote. La Confédération a rappelé hier dans son communiquéles raisons de son opposition à cette procédure.

Début mars, elle avait tenté de reprendre la main en demandant l'élaboration d'une charte pour encadrer le scrutin. Présidée par Nicolas Théry, par ailleurs président du groupe Crédit Mutuel CM11, l'organe central souhaitait notamment que le processus se déroule sans recours au vote à main levée ni droits de vote double. Les caisses ont pour la plupart choisi l’option de la main levée, qu’Arkéa, contacté par L’Agefi, a de nouveau justifiée hier en rappelant que les modalités de scrutin étaient définies statutairement par les caisses locales et que le vote à bulletin secret n’était obligatoire que pour élire des personnes physiques. Et le droit de vote double s’est appliqué comme prévu en cas d’égalité parfaite entre les «pour», les «contre» et les abstentions, affirme Arkéa.

Arkéa prévoit de parachever le schéma juridique mutualiste qu’il compte soumettre au superviseur, l’ACPR, avant l’été. Afin de contourner un obstacle évoqué par le Crédit Mutuel, ce schéma permettrait d’éviter de passer par la voie législative – sachant que l’Etat reste défavorable à la création d’un nouveau groupe mutualiste.